Malgré une conjoncture économique toujours fragile dans le secteur de la construction, le groupe Eiffage vient de confirmer ses objectifs annuels. Il parvient à faire croître de 7,3% son résultat opérationnel courant sur les six premiers mois de l'année. Précisions avec son PDG, Pierre Berger.
Le groupe de BTP et de concessions, qui avait publié fin juin dernier un chiffre d'affaires à hauteur de 6,5 milliards d'euros, soit une baisse de 0,2% à structure réelle, vise toujours une légère croissance de son activité en 2014, une progression de son résultat opérationnel courant et de son résultat net, ainsi qu'une baisse de son endettement net.
Tous les signaux sont, effectivement, favorables chez Eiffage au 1er semestre 2014. Son résultat opérationnel courant progresse de 7,3 % à 556 millions d'euros, ce qui représente une marge opérationnelle de 8,5 % du chiffre d'affaires contre 7,9 % au 1er semestre 2013. De son côté la trésorerie avoisine les 791 millions d'euros.
Malgré toutefois une sensible baisse du chiffre d'affaires de 1 %, soit 5,4 milliards d'euros par rapport au 1er semestre 2013, le résultat opérationnel de l'activité Travaux regroupant les activités de construction (travaux bâtimentaires et promotion immobilière), de travaux publics, d'énergie et de construction métallique affiche une hausse de 4,5% et la marge opérationnelle représente 1,7% du chiffre d'affaires.
Si le secteur du BTP a bien connu un passage à vide après les municipales, le PDG du groupe, Pierre Berger, nous a signalé, jeudi 28 août, au cours d'une conférence avec les analystes que la commande publique était remontée depuis, confortant l'idée qu'un "point bas" était peut-être en train d'être touché.
"Ces bons résultats s'expliquent par une politique toujours sélective de prise d'affaires, la gestion serrée des frais de structure et la bonne maîtrise de l'exécution des grands projets actuels", confirme-t-il.
Le carnet de commandes en recul
Le carnet de commandes a reculé de 1,5% à 12,3 milliards d'euros sur le semestre, mais ressort en hausse de 4,8% si l'on retire du comparatif le chantier géant de la ligne de TGV Bretagne-Pays de Loire. La concrétisation au 1er semestre 2014 de plusieurs grands projets visant particulièrement notamment les premiers lots de travaux attribués dans le cadre des programmes d'aménagement du Grand Paris et du "grand carénage" des centrales nucléaires d'EDF) explique pourquoi le carnet de commandes est élevé.Eiffage a notamment obtenu le contrat de l'installation de moteurs diesel sur une grande partie des réacteurs nucléaires français afin de faciliter leur arrêt en cas de tsunami, conformément aux nouvelles normes en vigueur depuis la catastrophe de Fukushima au Japon.
A noter : le groupe Eiffage a également bénéficié de la demande persistante en logements sociaux et en équipements de première nécessité, comme les huit collèges de Seine-Saint-Denis signés en PPP qui lui ont été confiés.
Concernant l'activité construction, elle est en hausse de 4,4 % à 1,44 milliard d'euros, particulièrement soutenue en France, où la commercialisation de logements demeure dynamique, de même qu'en Europe, principalement en Pologne. Par contre, la marge opérationnelle se maintient à un niveau constant et élevé (4,0% contre 4,2% au 1er semestre 2013).