STATIONNEMENT. Dans le cadre du projet Presqu'île à vivre, qui prévoit la mise en place d'une zone à trafic limité, les artisans du bâtiment lyonnais craignent le pire. Ils redoutent tout simplement "la fin des interventions" dans le centre-ville. Explications avec Vincent Sotton, président des plombiers, Capeb Rhône.
"Il y avait déjà des problèmes de circulation et de stationnement dans la presqu'île, mais ça va devenir encore plus compliqué", avertit Vincent Sotton, président des plombiers, Capeb Rhône. Cette crainte découle du projet de piétonisation de la presqu'île lyonnaise, de Bellecour à la place des Terreaux. Un chantier qui doit démarrer au printemps pour s'achever à l'été 2025.
Dédiée aux piétons, vélos, transports en commun et à certains véhicules autorisés, cette zone vise la réduction du trafic de voitures de 20%. Son déploiement ne fait pas l'unanimité notamment auprès des commerçants, mais aussi des artisans et professionnels du BTP. Dans un sondage*, réalisé entre décembre 2023 et janvier 2024, pour la CAPEB Rhône et Grand Lyon (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), 44% des répondants "envisagent de ne plus intervenir dans la zone". Selon Vincent Sotton, ce dispositif, qui pourrait au moins concerner 200 sociétés, "refroidit beaucoup les entreprises : perte de temps, difficultés à trouver un stationnement". Il nous confie : "Certains artisans nous disent qu'ils ne veulent plus y aller. Ils préfèrent perdre certains clients et chantiers, notamment les petits dépannages". Dans l'enquête, on apprend également que 10% des personnes interrogées ont déjà augmenté leurs tarifs pour intervenir en Presqu'île : "Le temps perdu pour trouver une place peut varier de 30 à 45 minutes. Cela nous oblige à rehausser nos tarifs", regrette le président des plombiers, Capeb Rhône.
Définir des options de stationnement
Concrètement, les artisans souhaitent être considérés comme des véhicules autorisés à pénétrer dans la ZTL. Ils veulent faire partis de ceux qu'on appelle les ayants-droits : "A l'heure actuelle, nous n'en faisons pas partie. Nous n'obtenons que des réponses évasives". Ils réclament également que des places de stationnement soient sanctuarisées : "Nous visons des accès libres, tout particulièrement pour les dépannages. On pourrait imaginer utiliser les places de livraison, peut-être en les agrandissant… Nous voulons surtout définir des options de stationnement", plaide Vincent Sotton.
La Capeb Rhône et Grand Lyon souhaite poursuivre la concertation avec la ville et la métropole de Lyon, mais surtout obtenir "des retours" et des "validations de propositions pour travailler dans des bonnes conditions", conclut Vincent Sotton.
*Sondage réalisé par mail et par courrier. Une centaine d'entreprises a répondu au questionnaire.