TRANSITION. Le plan régional Zero Emission Valley, porté par la région Auvergne-Rhône-Alpes, a remporté un appel à projet européen sur le déploiement de la mobilité hydrogène. Diverses initiatives sont prévues. Découvrez lesquelles.

Stations de recharge couplées à une route solaire, flotte de 1.000 véhicules à pile à combustible, vélos à hydrogène en auto-partage… La Savoie et Chambéry multiplient les idées dans le cadre du plan régional "Zero Emission Valley". A tel point qu'il vient d'être choisi par l'Union européenne dans le cadre de l'appel à projets "Blending Call 2017" pour être le pilote des actions de déploiement de l'hydrogène comme énergie de transition. En tout 70 millions d'euros seront mobilisés sur 10 ans, dont 10 M€ de fonds européens et 15 M€ de la région Auvergne-Rhône-Alpes, sous forme de subventions et/ou de prises de participation. L'agglomération précise dans un communiqué : "Couplé à l'énergie solaire, [l'hydrogène] suscitera un modèle de transition énergétique particulièrement vertueux, créant une véritable rupture technologique".

 

 

Plusieurs volets sont prévus. Tout d'abord l'installation de 20 stations de recharge à hydrogène et de quinze catalyseurs, ces équipements qui permettent de produire du gaz à partir d'eau et d'électricité. Différents acteurs locaux seront impliqués, comme Technopolys (le CFA de La Motte-Servolex) ou Ataway, une jeune pousse de Savoie Technolac. Cette dernière fournira sa technologie d'électrolyseur pour alimenter une quinzaine de vélos à assistance, mus par de l'hydrogène, et fournis par la société Pragma Industries. La station, qui nécessite de l'électricité, sera elle-même alimentée en courant par des dalles solaires Wattway, dont 80 m² seront posés à proximité du bâtiment Hélios de l'Institut national de l'énergie solaire. Et le smart grid qui reliera cette portion de route solaire aux différentes installations (production d'hydrogène et recharge de véhicule électrique), sera lui-même piloté par l'Ines.

 

Démocratiser les technologies

 

 

Comme le précisent les promoteurs du projet : "Reste à expérimenter au quotidien, dans la durée, les qualités du vélo à hydrogène. C'est ce qu'ont décidé d'entreprendre les collectivités ayant d'ores et déjà affirmé leur choix d'amorcer le virage de la transition énergétique, à travers leur participation à la démarche Territoire à énergie positive et Zero Emission Valley". Mais, sur le papier, les vélos à hydrogène semblent prometteurs : ils offrent une autonomie de 100 km pour un temps de recharge de seulement 2 minutes, contre 2 à 3 heures de rechargement pour un vélo à assistance électrique classique ! Une manipulation ultra-rapide et totalement silencieuse. "L'objectif sera de tester le mode de fonctionnement le plus intéressant, tant au niveau économique que technique", annoncent-ils.

 

Les coûts de tous les équipements, encore dispendieux, devraient baisser à l'avenir. Pour l'heure, chaque vélo revient tout de même à 8.000 €, une station de production d'hydrogène à 110.000 € et un point de recharge relié à des bouteilles d'hydrogène comprimé à 75.000 €. Les collectivités notent, pour comparaison, qu'un vélo en location leur revient à peu près à 4.000 €/an. Du côté des véhicules particuliers, l'objectif sera de proposer des voitures hydrogène au même prix que l'équivalent Diesel. A terme, le projet Zero Emission Valley devrait permettre de remplacer 4,3 millions de litres de gasoil et d'éviter le rejet de 13.000 tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Une bouffée d'air pour le sillon alpin.

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