Worldskills : pourquoi un tel engouement auprès des jeunes du BTP ?

 

Après avoir été sélectionnés lors de compétitions régionales, ils sont aujourd'hui à Lyon pour les épreuves nationales. Au total, ce sont 148 jeunes de moins 23 ans qui ont passé le cap pour être présents dans la capitale des Gaules. Si le chiffre est moins fort que lors de la précédente édition (200), notamment en raison du contexte sanitaire, la filière BTP reste celle qui affiche le plus grand nombre d'inscrits initialement avec 2170 candidats (30% des inscrits). A titre d'exemple, la région Auvergne Rhône-Alpes a multiplié par 3 ses inscriptions pour cette 46ème édition par rapport à la précédente.

 

A chacun sa motivation. Pour Valentin, maçon de 22 ans, c'est l'occasion de se dépasser : "Je suis mordu", confie-t-il. C'est la 3ème fois que je participe au concours. Ici, il faut gérer son stress, le temps, les délais. Notre travail doit être minutieux, précis, surtout celui de la brique". Il faut dire que le jeune salarié, est exigeant, puisqu'il a un terrain familial propice : son père et son grand père, maçons également, lui ont transmis le virus de la construction depuis tout petit. A travers son travail, il souhaite valoriser sa profession : "Le métier a évolué, nous disposons d'engins de levage, l'image d'un métier sale et pénible est révolue. Nous faisons vraiment de belles choses", explique-t-il.

 

 

La compétition, se mesurer

 

Pour un grand nombre, c'est surtout la compétition qu'ils sont venus chercher : "Je veux gagner, je suis là pour la médaille d'or", raconte Paul Toulouse qui concourt dans la catégorie Travaux Publics. S'il concède que l'événement tisse des liens forts entre les diverses équipes, le jour J "il n'y a plus de copains, que le meilleur gagne !", lance-t-il. Toutefois, il tempère et précise qu'il souhaite avant tout se jauger, se mesurer aux autres, et voir où il se situe.

 

Elie, 23 ans, a remporté la médaille d'argent aux Euroskills à Graz en Autriche en 2021 dans la catégorie menuiserie. Aujourd'hui, il est formateur dans une école dans le Jura. C'est en regardant les best-of des éditions précédentes qu'il s'est lancé dans l'aventure en 2018 : "C'était monstrueux, je n'avais qu'une envie c'était côtoyer les meilleurs en France, mais aussi en Europe", explique-t-il. Après des semaines d'entraînement, soirs et week-end, et ce pendant un an et demi, il décroche de belles deuxièmes places en compétitions nationale et européenne. "J'ai puisé dans mes ressources et exploité des capacités que je ne soupçonnais pas. Une telle compétition permet de t'améliorer, de te perfectionner et de devenir encore plus professionnel", souligne le jeune homme qui est devenu depuis ambassadeur des olympiades. Car là aussi, la compétition n'est pas qu'une simple compétition. Tous s'accordent à parler de la grande famille de Worldskills.

 

La grande famille Wolrdskills

 

Karim, 21 ans, va se confronter à d'autres jeunes carreleurs, mais il apprécie la stimulation et l'émulation de l'événement : "On se motive et on se soutient les uns les autres", note-t-il. Paul Toulouse évoque "une expérience humaine inoubliable !". "Si l'un d'entre nous a le blues, nous l'aidons. On est soudé", conclut-il. Une solidarité qui devrait se retrouver lors de la remise des médailles samedi 15 janvier. Ceux qui grimperont sur la première marche des podiums auront ensuite la chance d'aller représenter la France lors de la compétition mondiale qui aura lieu au mois d'octobre prochain à Shanghai.