L'éventail des vols commis sur les chantiers semble sans fin. Depuis quelques semaines, les vols de matières premières, et plus particulièrement de cuivre, sur les chantiers se multiplient. Un nouvel exemple survenu ce week-end sur l'A86 vient s'ajouter à la longue liste des vols de métaux.
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, un des tunnels de l'A86 a été la cible de vols de métaux semant une belle pagaille, engendrant la mise hors service du système d'éclairage, de ventilation et de vidéosurveillance du tunnel de Thiais (Val-de-Marne). Ce même samedi 5 février, un vol de cuivre dans les locaux de la compagnie ferroviaire à Hellemmes (59) a été recensé, et en janvier dernier, une série d'infractions a été dénoncée sur des chantiers à Troyes. Sans oublier les nombreux vols de groupes électrogènes, machines… qui sont régulièrement commis sur tous les chantiers de France.
Il ne s'agit pas là de faits isolés, et les vols et/ou vandalismes sur les chantiers n'épargnent personne. D'après la FFB, la quasi-totalité des départements français sont touchés, tous les métiers sont concernés et les entreprises de toutes tailles sont visées.
Toujours selon la Fédération Française du Bâtiment, les dégâts économiques de ces vols et leurs effets collatéraux coûteraient entre 1 et 2 milliards d'euros par an (FFB, 2008), et le coût moyen unitaire de chaque vol serait compris entre 7.600 et 12.000 euros selon la SMABTP (Société Mutuelle d'Assurance du BTP).
Le cuivre : un objet de convoitise
Tous ces vols s'expliquent, entre autres, par l'augmentation des prix du cuivre qui ne cessent de s'envoler. En effet, le cours du cuivre, considéré comme un véritable baromètre du marché des métaux, a atteint pour la première fois le seuil de 7.400 euros la tonne - il s'échangeait à 7.000 euros vendredi 28 janvier 2011 - un record historique puisque ce montant a triplé en deux ans.
Principaux facteurs aboutissant à une telle situation : un niveau d'offre qui pourrait conduire rapidement à une pénurie et un recours aux réserves alors que la consommation mondiale ne faiblit pas, la demande des Etats-Unis et de la Chine demeurant robuste.