Le groupe de BTP et de concessions Vinci estime avoir réalisé une performance d'ensemble robuste en 2014, grâce à ses activités en dehors du continent européen. Pour 2015, il s'attend à une légère baisse de son chiffre d'affaires, principalement à cause de la régression de l'activité "Contracting" en France.
Vinci a réussi à limiter la baisse de son chiffre d'affaires en 2014, à 38,7 Mrds € (-2 %), dépassant les attentes des analystes financiers. Le groupe détaille : "La reprise confirmée du trafic autoroutier (+2,1 %), la forte croissance du trafic aéroportuaire (+9,1 %) et la bonne dynamique des activités en dehors d'Europe ont permis d'atténuer les effets de la dégradation de l'environnement économique constaté en France dans le Contracting à partir du 2e trimestre et des difficultés rencontrées dans la construction au Royaume-Uni". Les concessions affichent un résultat de 5,8 Mrds € (+4,5 %) grâce aux bonnes performances de Vinci Autoroutes* (+3,5 %) et de Vinci Airports (+13,8 %).
En revanche, la branche Contracting (Vinci Construction, Vinci Energies et Eurovia), qui constitue la principale source de revenus du groupe, a enregistré un recul de son CA à 32,9 Mrds € (-3,2 %). Le communiqué précise : "Plusieurs projets d'envergure ont été livrés en 2014, comme le nouveau tronçon de la ligne 3 du métro du Caire en Egypte, la section Triptis-Schleiz de l'autoroute A9 en Allemagne, le tunnel du Liefkenshoek dans le port d'Anvers ou le premier tronçon de l'autoroute M11 entre Moscou et Saint-Pétersbourg en Russie. Par ailleurs, l'avancement du projet de la LGV Tours-Bordeaux (SEA) atteignait près de 80 % fin 2014". L'activité du groupe en France, toutes branches confondues, est elle aussi en baisse, à 23,9 Mrds € (-2,9 %). A l'international, le chiffre d'affaires a été stable à 14,8 Mrds € (-0,5 %) ; il représente désormais plus de 38 % des activités de Vinci.
Réorientation stratégique vers l'étranger
Le groupe publie toutefois un bilan satisfaisant, avec un bénéfice net en forte progression à 2,48 Mrds € (+26,7 %), grâce au produit exceptionnel réalisé à l'occasion de l'ouverture du capital de Vinci Park à hauteur de 75 %. L'endettement financier net a diminué de -5,7 % pour atteindre les 13,3 Mrds €. Du côté du carnet de commandes, l'entreprise annonce "plusieurs contrats significatifs" signés au cours de l'année passée : le contrat de la route du littoral à la Réunion, qui porte sur la construction d'un viaduc, d'une digue et d'un échangeur, celui de maintenance routière pour le Milton Keynes Council en Grande-Bretagne, ou pour la construction de deux stations de métro à Singapour. Il atteint désormais les 27,9 Mrds € - soit 10 mois d'activité - en régression par rapport à fin 2013 (-5 %).Pour 2015, Vinci prévoit une légère baisse de son chiffre d'affaires : "Vinci Autoroutes et Vinci Airports devraient continuer à afficher des taux de croissance de trafic positifs, mais d'un niveau moindre que ceux constatés en 2014 (…). Dans le Contracting, Vinci anticipe une réduction de -5 à -10 % de son chiffre d'affaires en France. Elle devrait être partiellement compensée par le développement du groupe à l'international". Le groupe confirme donc son orientation vers l'étranger afin de compenser un marché français en panne.
Le président-directeur-général du groupe Vinci a assuré que l'Etat et les sociétés autoroutières trouveraient, d'ici à quelques semaines, une sortie de crise face au gel des tarifs imposé par le gouvernement. "Cela permettra enfin de mettre en œuvre le plan de relance autoroutier de 3,2 Mrds €, totalement financés par les sociétés concessionnaires d'autoroutes", explique-t-il. "La profession du bâtiment et des travaux publics a absolument besoin (de ce plan), compte tenu de l'état dans lequel se trouvent les budgets d'investissement, en particulier dans les collectivités locales", a-t-il plaidé.
Le Pdg pense également que 2015 marquera le point bas de la construction en France, espérant une sortie de crise pour 2016. Selon lui, les chantiers du Grand Paris représenteront "30 Mrds € de travaux d'infrastructures de transport, soit près de 2 Mrds € par an jusqu'en 2030". S'y ajouteront "70 Mrds € d'aménagements autour des gares, de logements, de commerces, soit 3 ou 4 Mrds € par an, jusqu'en 2035". De quoi relancer le secteur. "Nous devrions observer une reprise des lancements de programmes", déclare Xavier Huillard.