Le quartier Balzac à Vitry-sur-Seine, un ensemble de 1.231 logements sociaux sortis de terre à la fin des années 60, se prépare à une complète métamorphose, source d'inquiétude pour les habitants attachés à leur cité et qui redoutent des hausses de loyers.
Un important programme de rénovation urbaine donnera, à l'horizon 2011, un nouveau visage à ce quartier enclavé à l'extrémité sud de la ville, portant les traces de la crise économique et placé sur le devant de la scène en octobre 2002, après le décès de Sohane Benziane, 17 ans, brûlée vive au pied d'un des immeubles.
Pour autant, «on ne traite pas un ghetto. Ce programme s'inscrit dans un projet de ville», souligne-t-on à la mairie.
Actée par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) début janvier, l'opération, d'un coût total de 224 millions d'euros (dont 30% financés par l'ANRU), prévoit le désenclavement du quartier, l'augmentation de la présence publique, ainsi que la diversification et le renforcement, à l'échelle de la ville, de l'offre de logements.
Au total, la municipalité a obtenu l'aide de l'ANRU pour la construction de 1.320 logements, contre 660 démolis dans le quartier Balzac, où seuls 471 nouveaux logements seront réalisés, dont 210 en accession à la propriété pour favoriser la mixité sociale.
On va «recomposer l'espace, ouvrir», explique Patrick Pérez-Sécheret, directeur de cabinet du maire. D'ici à 2010, les trois barres de 14 étages qui écrasent de leur masse les espaces alentour vont être démolies, la première à la fin de l'année. Deux angles d'immeubles plus bas devraient aussi sauter.
Les démolitions permettront le percement de nouvelles rues au sein de la cité, mais une voie sera aussi ouverte vers la RN305, principale artère de la ville, en plein réaménagement avec les travaux pour le bus en site propre.
Plus aéré, le quartier accueillera le long de ces voies bordées d'arbres non plus des barres mais de petites constructions.
Y seront aussi implantés un relais-mairie, une nouvelle crèche de 80 places, des commerces, tandis que le centre social Balzac emménagera dans de nouveaux locaux.
L'annonce de ces transformations suscite une certaine «angoisse» chez les habitants, observe Khoukha Zeghdoudi, coordinatrice au centre social. «C'est une chance pour les gens à venir, pour ceux qui vont rester, mais pas pour ceux qui sont obligés de partir», relève de son côté Mabrouka Gmati, 35 ans, qui y habite depuis 1983.
Principal sujet d'inquiétude, les loyers des appartements où seront relogés les habitants concernés par les démolitions. «De toutes façons, que l'on reste ici dans les nouveaux logements, ou que l'on parte ailleurs, il y aura une hausse», poursuit la jeune femme, dont la mère, déjà relogée, «paie plus cher pour un deux-pièces que pour le cinq-pièces» qu'elle occupait. «Les Rmistes, les chômeurs, les retraités, comment vont-ils suivre?», se demande-t-elle.
Sans compter l'éloignement. «Moi, ma voisine, j'ai grandi avec elle, on a des souvenirs d'enfance, on a vécu nos galères ensemble. Ca, on va le perdre», regrette Mabrouka Gmati.
«On s'est aperçu que beaucoup avaient du mal à quitter le quartier» où règne «un état d'esprit vraiment village», souligne Khoukha Zeghdoudi, qui en est issue. «Les gens ont peur de déménager, de perdre leurs repères». Aussi, pour que l'histoire de Balzac demeure malgré les démolitions, tout un travail de mémoire est en cours avec les habitants.
Pour autant, «on ne traite pas un ghetto. Ce programme s'inscrit dans un projet de ville», souligne-t-on à la mairie.
Actée par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) début janvier, l'opération, d'un coût total de 224 millions d'euros (dont 30% financés par l'ANRU), prévoit le désenclavement du quartier, l'augmentation de la présence publique, ainsi que la diversification et le renforcement, à l'échelle de la ville, de l'offre de logements.
Au total, la municipalité a obtenu l'aide de l'ANRU pour la construction de 1.320 logements, contre 660 démolis dans le quartier Balzac, où seuls 471 nouveaux logements seront réalisés, dont 210 en accession à la propriété pour favoriser la mixité sociale.
On va «recomposer l'espace, ouvrir», explique Patrick Pérez-Sécheret, directeur de cabinet du maire. D'ici à 2010, les trois barres de 14 étages qui écrasent de leur masse les espaces alentour vont être démolies, la première à la fin de l'année. Deux angles d'immeubles plus bas devraient aussi sauter.
Les démolitions permettront le percement de nouvelles rues au sein de la cité, mais une voie sera aussi ouverte vers la RN305, principale artère de la ville, en plein réaménagement avec les travaux pour le bus en site propre.
Plus aéré, le quartier accueillera le long de ces voies bordées d'arbres non plus des barres mais de petites constructions.
Y seront aussi implantés un relais-mairie, une nouvelle crèche de 80 places, des commerces, tandis que le centre social Balzac emménagera dans de nouveaux locaux.
L'annonce de ces transformations suscite une certaine «angoisse» chez les habitants, observe Khoukha Zeghdoudi, coordinatrice au centre social. «C'est une chance pour les gens à venir, pour ceux qui vont rester, mais pas pour ceux qui sont obligés de partir», relève de son côté Mabrouka Gmati, 35 ans, qui y habite depuis 1983.
Principal sujet d'inquiétude, les loyers des appartements où seront relogés les habitants concernés par les démolitions. «De toutes façons, que l'on reste ici dans les nouveaux logements, ou que l'on parte ailleurs, il y aura une hausse», poursuit la jeune femme, dont la mère, déjà relogée, «paie plus cher pour un deux-pièces que pour le cinq-pièces» qu'elle occupait. «Les Rmistes, les chômeurs, les retraités, comment vont-ils suivre?», se demande-t-elle.
Sans compter l'éloignement. «Moi, ma voisine, j'ai grandi avec elle, on a des souvenirs d'enfance, on a vécu nos galères ensemble. Ca, on va le perdre», regrette Mabrouka Gmati.
«On s'est aperçu que beaucoup avaient du mal à quitter le quartier» où règne «un état d'esprit vraiment village», souligne Khoukha Zeghdoudi, qui en est issue. «Les gens ont peur de déménager, de perdre leurs repères». Aussi, pour que l'histoire de Balzac demeure malgré les démolitions, tout un travail de mémoire est en cours avec les habitants.