DIAPORAMA. Marseille présente en ce moment le troisième acte de son festival "Métamorphoses". Pour l'occasion, la municipalité a fait appel au plasticien Olivier Grossetête afin d'imaginer une ville éphémère en carton autour de la place Bargemon. A la fois sociétale et artistique, cette performance, qui durera jusqu'au 6 octobre, est avant tout participative.
Le chantier prend déjà des airs de tour de Babel : jusqu'au 6 octobre, la place Bargemon, à Marseille, s'anime au rythme de curieux bâtisseurs... Jeunes écoliers, employés de la Poste ou n'importe quel citoyen désireux d'apporter une pierre à l'édifice, ils se retrouvent tous pour construire une ville éphémère... en carton.
Un projet original dirigé par l'artiste plasticien Olivier Grossetête et réalisé dans le cadre du festival "Métamorphoses" consacré à l'art urbain à Marseille, lui-même partie intégrante de "Marseille-Provence 2013 - Capitale Européenne de la Culture 2013".
Préparés en août et septembre par des écoliers et des adultes issus de centre de formation et d'insertion, les bâtiments en carton s'élèveront dans le ciel marseillais jusqu'au 6 octobre, date de leur destruction par les habitants.
Une ville éphémère mais animée
Mais le projet d'Olivier Grossetête va plus loin que la simple performance artistique. Pierre Sauvageot, directeur du Centre national de création "Lieux Publics" et responsable du festival, parle d'une "ville éphémère [qui] va perturber notre perception de la ville contemporaine. Elle deviendra une nouvelle agora publique au fur et à mesure de son élévation."
Les habitants doivent donc s'approprier ce nouveau lieu, en faire un espace de vie où ils peuvent se rencontrer, échanger et participer ensemble à une tâche commune. Et, pour ce faire, de nombreuses animations sont prévues. Le collectif des "DaZibaos Anonymes", par exemple, passe tous les matins, déclamer une revue de presse en vers ; les groupes "Artaud" et "ProVocé" rythment les journées des bâtisseurs en proposant différents spectacles de rue ; et des soupes de chantier sont même organisées chaque soir par les chefs du Café des Epices.
Instigateur de précédentes villes éphémères en France et en Europe, Olivier Grossetête suit ce chantier avec attention. Le 6 octobre, dès 16h, il participera, lui aussi, à la destruction de son œuvre, avec déjà en tête, sans doute, les fondations de sa prochaine Babylone de papier.
Retrouvez en pages suivantes des photos de la préparation des bâtiments, ainsi que des visuels issus des précédentes villes éphémères.
Plusieurs mètres de haut
D'une hauteur de plus de huit mètres pour certains, les bâtiments en carton imaginés par Olivier Grossetête prennent, le plus souvent, la forme de tours circulaires.
Préparation des cartons
Puisqu'une semaine serait trop courte pour la préparation et l'élévation des tours, toute la partie assemblage de cartons a eu lieu un ou deux mois avant la construction de la ville.
Ci-contre, une photographie montrant des élèves d'école primaire et de collège en train de coller ensemble les cartons en vue de la performance.
Animations autour des bâtiments
Le soir, la zone autour des premiers bâtiments en carton prend des allures de place du village grâce à différentes animations. Ici, une photo, prise en 2011, d'une ville éphémère à Aubagne.
Intégration des tours
D'artiste plasticien, Olivier Grossetête se mue également en architecte le temps du projet.
L'occasion pour lui de concevoir des tours de carton, solides et parfaitement intégrées aux autres bâtiments proches de la ville éphémère.