Une exposition parisienne réunissant dix-huit photographes, amateurs comme professionnels, présente les tirages de près d'une centaine d'œuvres réalisées sur smartphone. Et démontre que l'art peut parfois se trouver à portée de poche...
Un téléphone ? Certes. Mais pas que et... tant mieux ! Pour le collectif Mobile Photo Paris, qui présente une magnifique exposition dans le non moins splendide bâtiment du Bastille Design Center à Paris*, le "smart" supplante le "phone" dans l'utilisation de cet appareil devenu le symbole de notre XXIe siècle. Car chez ces photographes amateurs ou professionnels, qui nous font découvrir toutes les possibilités créatives de la photographie mobile, c'est en effet ce "petit hublot perdu dans un coin" qui fait toute la richesse de l'engin.
Art mobile et mobile art
C'est lui qui leur permet de capter la lumière, les visages, les bâtiments... une photographie qui, en une action digitale, peut être envoyée dans le monde. Mais s'arrêter à la seule innovation technologique, même si elle est de taille, ne suffit pas. Cette exposition, en présentant le travail de 18 photographes tiré sur supports dédiés habituellement à ses grandes sœurs comme l'argentique, montre que la photographie mobile a pris le chemin d'un mouvement artistique à part entière.Elle porte un regard sur le quotidien tout en offrant de nouveaux terrains à exploiter à ses photographes en mobilité, qui considèrent leur téléphone "comme un outil artistique contemporain, ludique et expérimental." Un nouveau témoin du quotidien, de notre cadre de vie qui, dans les mains de certains, comme dans celles de ce collectif, sort du cadre de l'intimité domestique - chats, ombres portées et autres photos de vacances très populaires sur le net - pour entrer désormais dans les galeries et donc, dans nos intérieurs, au rang d'œuvres artistiques.
La ville à l'honneur
La ville est ici l'invitée d'honneur de Mobile Photo Paris : elle est "déconstruite et hallucinée" chez Nadine Bénichou ; "géométrique" chez Cécile Edelist ; "anonyme" chez Catriona Donagh ; poétique chez Philippe Durand Gerzaguet ; comme pleine de "salade entre les dents", pour Lénaïc Entremont qui nous montre une nature libre et aventurière entre les pavés ; "sous la pluie" chez Loïc le Rumeur ; lumineuse, chez Jean-Christophe Polgár ; souterraine chez Sébastien Vixac ; ou encore, mystérieuse chez Pierre Le Govic. Et n'oublions pas de citer Stéphane Mahé, Elena Shmagrinskaya, Gilles Saulnier, May Leibrand, Jérome Kerneïs, Nettie Edward, Philippe Durand Gerzaguet, Julien Damoiseau, qui proposent tous également de merveilleux clichés et, enfin, Eric Chauvet, dont les portraits sont autant de scènes de vie urbaine à l'humour décapant.Découvrez quelques oeuvres exposées en pages suivantes.
Exposition du 21 au 25 novembre au Bastille Design Center.
Du mercredi 21 au samedi 24 de 10h30 à 19h30
Dimanche 25 de 10h30 à 19h30 sur RV (inscription sur Facebook)
74 bd Richard Lenoir, 75011 Paris
Scénographie : JC Polgár
Impression : Pierre Le Govic
Textes : Nadine Bénichou et Yann Lebecque
Eclairage : Emmanuel Dubois et Matthieu Touchard