Faute d'assurance, les expatriés d'Asie qui avaient investi des fortunes dans des villas de rêve sur les rivages de l'Océan indien n'ont souvent plus que leurs yeux pour pleurer après les tsunamis dévastateurs.

Des biens de plusieurs centaines de millions de dollars au total n'ont pas été épargnés par les raz de marée qui ont ravagé des rivages de la Thaïlande et de Sri Lanka très prisés des étrangers.
Comme il y a peu de chances, selon des agents immobiliers, qu'ils aient pu assurer leurs maisons contre la catastrophe naturelle, beaucoup d'investisseurs ne devraient jamais pouvoir récupérer leur perte.

La majorité des habitations détruites sont des cabanes de fortune construites par les populations locales mais on y trouve aussi de nombreux biens d'étrangers.
"Le sud-ouest de Sri Lanka a été l'objet d'importants investissements d'acheteurs étrangers et c'est la zone qui a été la plus touchée", dit Iqbal Cassim, directeur de LankaProperty.net, une agence immobilière de Colombo spécialisée dans les ventes et locations à l'étranger.
"Il est trop tôt pour estimer les dégâts mais je suis sûr que beaucoup de maisons détruites appartenaient à des étrangers", dit-il.

Au Sri Lanka, la majorité des investisseurs expatriés sont des gens de Singapour ou Hong Kong. L'un d'eux, Andrew Rutherford, un concepteur de Hong Kong, possédait plusieurs biens immobiliers au sud de la capitale srilankaise.
Une de ses maisons venait tout juste d'être achevée la veille des tsunamis.
La structure a résisté mais le rez-de-chaussée a été dévasté et tout le mobilier est perdu. "L'eau a détruit les portes et a emporté les meubles", dit-il deux jours après le désastre. "C'est drôle parce que je devais y aller pour l'assurance le jour où ça s'est passé", ajoute-t-il. Mais il est douteux qu'il ait pu trouver une police capable de le couvrir pour ce genre d'événement, dit M. Cassim.
"Quand la maison est perdue, l'investissement l'est aussi. Il est très rare de pouvoir s'assurer contre les catastrophes naturelles", dit-il.

Richard Lusted, patron de Siam Real Estate, à Phuket, en Thaïlande, est d'accord. "Ce n'est pas le genre de chose contre lesquelles on peut s'assurer". Mais l'agent immobilier estime que ses affaires ne devraient pas trop souffrir des dégâts provoqué sur l'ouest de l'île.
Phuket est un endroit populaire auprès des étrangers qui veulent construire ou acheter mais les zones les plus touchées concernent moins les particuliers; "Il n'y en a pas beaucoup de ce côté de l'île. Les terrains près de la plage y sont trop chers et vont généralement à des hotels ou complexes touristiques", dit-il.
Ses affaires marchaient bien et il reste optimiste pour l'avenir. "Les gens savent que ce genre de choses ne se produit que très rarement. Le marché est trop fort pour être affecté par un phénomène de ce genre", dit-il.
M. Rutherford parie que l'attrait du soleil et de la mer restera le plus fort. "Les gens dépensent leurs économies dans des maisons au soleil et cela veut généralement dire au bord de la plage. Ils courront toujours un risque de catastrophe naturelle", dit-il.

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