L'architecte Jean-Baptiste Pietri a érigé une villa sur les vestiges d'un ancien centre de thalassothérapie. Malgré ses dimensions hors-norme et son style résolument contemporain, l'habitation est parvenue à se fondre totalement dans le décor du vieux Marseille. Reportage.
De cette réalisation, Jean-Baptiste Pietri pourrait en parler des heures sans discontinuer. Et pour cause : sur le plan architectural, il la considère comme "son projet le plus abouti". Sa plus grande fierté ? Avoir réussi à intégrer une maison contemporaine dans l'environnement urbain dense de Marseille, tout en respectant le passé des lieux et en tirant parti de la situation exceptionnelle du site. Un véritable challenge étant donné la configuration complexe de la parcelle.
S'il possédait de nombreux atouts, notamment une vue dégagée sur la mer et un accès direct à une crique, le terrain, situé non loin du Vieux-Port de Marseille, présentait également de nombreux inconvénients : une position sur une corniche à flanc de colline, une nature rocailleuse, un dénivelé de 17 mètres avec la mer, une servitude de passage et une proximité avec les maisons mitoyennes. Sans oublier qu'il était occupé à droite par un ancien centre de balnéothérapie - bâtiment en très mauvais état qualifié par l'architecte de "bunker informe" - et à gauche, par un restaurant sur pilotis avec une large terrasse.
« Des surprises architecturales »
De ce passé, il ne reste aujourd'hui presque plus aucune trace puisque, pour édifier la villa, l'architecte a été contraint de démolir les constructions existantes. Seule la façade de l'ancien édifice et la dalle en béton ont été conservées pour servir respectivement de limite à la propriété et de trame porteuse à la future maison. "Les fondations de la thalassothérapie et du restaurant nous ont servi de base de travail, explique Jean-Baptiste Pietri. L'idée était de reconstruire en respectant le gabarit des bâtiments existants".
En lieu et place du complexe, se dresse désormais un vaste ensemble contemporain traité dans l'esprit méditerranéen et composé de deux maisons - l'une de 450 m2 et l'autre de 180 m2 - reliées entre elles par un jeu d'escaliers. "Elles ont été dessinées de manière simple, mais étant donné la complexité du site, cela donne lieu à des surprises architecturales", commente l'architecte. Chacune se compose ainsi de plusieurs volumes imbriqués les uns dans les autres dont la forme s'inspire des cabanons de plage. Partout, ce ne sont que des coins et recoins, certains débouchent sur des coursives abritées d'une toile tendue blanche, d'autres sur des terrasses, certaines couvertes, d'autres à ciel ouvert... De quoi y perdre le sens de l'orientation !
Ouverte sur l'extérieur
Afin de profiter de la vue tout en garantissant une certaine intimité aux occupants de la maison, Jean-Baptiste Pietri a installé de grandes baies vitrées agrémentées de persiennes sur toute la hauteur des cabanons. "Grâce à elles, tantôt la maison s'ouvre sur l'extérieur, tantôt elle se referme sur elle-même, comme un diaphragme", poétise l'architecte. A l'intérieur, les perspectives obtenues sont telles que, dans chaque pièce, l'on peut voir distinctement d'un bout à l'autre de la maison. Une habitation qui, du point de vue de l'organisation générale interne, reste très flexible. "L'habitation étant destinée à un usage balnéaire, précise Jean-Baptiste Pietri, il fallait que les gens puissent aller et venir librement d'un espace à l'autre et échanger sans forcément être dans la même pièce". D'ailleurs, pour rendre l'appropriation des lieux plus facile, aucune chambre n'a été personnalisée. Chacun pose ainsi ses valises où il veut !
Surnommée par Jean-Baptiste Pietri "La maison des bains de mer chauds", en référence à son passé de centre de thalassothérapie, la villa a été finalisée en septembre 2008, soit plus de dix-huit mois après le début des travaux. Mais le chantier n'a été qu'une étape parmi d'autres. Entre les autorisations administratives à obtenir, les tractations avec le voisinage et les contraintes liées à la situation géographique de la parcelle, le projet aura en effet mis six ans à aboutir ! Un travail long et fastidieux qui s'est achevé avec la parution d'un livre, la dernière pierre à l'édifice.
Pour découvrir la maison des bains de mer chauds, cliquez sur suivant.
Une parcelle de 700m2
L'architecte Jean-Baptiste Pietri avait pour mission d'aménager une parcelle de 700 m2 située à flanc de colline non loin du Vieux-Port de Marseille. Idéalement située, elle présentait aussi de nombreux inconvénients : un terrain de nature rocailleuse, un dénivelé de 17 mètres avec la mer, une servitude de passage...
Démolition
Le site étant occupé à droite par un centre de thalassothérapie et à gauche par un restaurant, il a fallu d'abord démolir pour reconstruire, le but étant de respecter les proportions des anciens bâtiments.
Pari réussi
La villa a été livrée à ses propriétaires en septembre 2008. Malgré ses dimensions hors-norme et son style résolument contemporain, l'architecte est parvenu à l'intégrer dans l'environnement urbain dense de Marseille tout en respectant le passé des lieux et en tirant parti de la situation exceptionnelle du site.
Deux maisons
Au final, deux maisons, formant un vaste ensemble, sont venues prendre place sur le site : l'une de trois étages construite en lieu et place du restaurant et l'autre d'une superficie de 450 m2, édifiée sur les vestiges de l'ancien centre de balnéothérapie.
Cabanons
La villa se retrouve composée de plusieurs volumes imbriqués les uns dans les autres dont la forme s'inspire des cabanons de plage.
Coins & recoins
Partout, ce ne sont que des coins et recoins, certains débouchent sur des coursives abritées d'une toile tendue blanche, d'autres sur des terrasses, certaines couvertes, d'autres à ciel ouvert...
Coursive
Afin de permettre aux occupants de bénéficier de la vue tout en étant protégés des regards extérieurs, l'architecte a installé de grandes baies vitrées agrémentées de persiennes sur toute la hauteur des cabanons.
Persiennes
Les persiennes offrent la possibilité aux occupants de transformer la maison : tantôt elle se referme complètement sur elle-même tantôt, elle s'ouvre sur l'extérieur.
Vue "exceptionnelle"
Depuis la maison, la vue sur la mer est imprenable.
Terrasse couverte
Terrasse construite sous la partie sur pilotis. Une sorte de clin d'oeil au restaurant qui occupait autrefois le site et dont la terrasse était également sur pilotis.
Salon
L'habitation principale s'étend sur 450 m2. Ici, le salon avec, comme la plupart des autres pièces, vue sur mer.
Salle à manger
Dans toutes les pièces, la décoration se fait discrète de manière à laisser rayonner le décor extérieur.
Chambre
A l'intérieur, comme ici dans cette chambre, les perspectives obtenues sont telles que, dans chaque pièce, l'on peut voir distinctement d'un bout à l'autre de la maison.
Salon
Construite sur trois niveaux, l'habitation secondaire s'étend sur 180 m2. Elle comprend un salon, une salle à manger et trois chambres.
Superficie : 450 m² (maison principale) et 180 m²
Matériaux :
- Structure : acier, toit bac acier
- Huisseries, fenêtres et volets : bois
Livraison : Janvier 2009