Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) vient d'estimer que le marché des bureaux en Ile-de-France est surévalué de 15 à 20%, voire 30%. Avant d'appeler à la vigilance : "La dégradation de la rentabilité locative pourrait mettre fin au niveau élevé de la demande."

Le Haut conseil de stabilité financière (HSCF) - comprenant le gouverneur de la Banque de France, le ministre des Finances ou encore le président de l'Autorité des marchés financiers- a pointé, dans une note dévoilée, 17 avril 2016, "la forte hausse de la demande des investisseurs sur certains segments de marché et un niveau élevé de prix en particulier, sur les bureaux en région parisienne". Rappelons que le Haut conseil, crée en 2014, se réunit chaque trimestre pour analyser, surveiller et maîtriser les risques de crise financière.

 

"Une surévaluation, dans une fourchette de 15% à 20%, avec des chiffres proches de 30%"

 

Dans sa première note publique, l'organisme estime que l'immobilier commercial français dans son ensemble pourrait présenter une "surévaluation, dans une fourchette de 15% à 20%, avec des chiffres proches de 30% pour certains segments tels que les bureaux parisiens."

 

Avant d'appeler à une certaine vigilance : "La dégradation de la rentabilité locative pourrait mettre fin au niveau élevé de la demande, aujourd'hui soutenue par un contexte de hausse des prix d'actifs et des perspectives de plus-value de cession."

 

Le Haut conseil de stabilité financière (HSCF) avertit aussi que "le niveau de prix élevé sur le segment de l'immobilier de bureau en Ile-de-France (...) doit parallèlement être surveillé avec attention, du fait de la place prépondérante de certains investisseurs (notamment les assureurs) sur ce segment, et des potentiels effets d'entraînement qu'il pourrait engendrer en cas de retournement".

 

Avec un taux de vacance élevé des bureaux franciliens observé sur les dernières années, l'organisme alerte également sur le "développement d'une offre éloignée de la demande sur certains segments de marché" en raison de l'obsolescence rapide du parc et enfin de la mutation de la demande en matière de qualité de bien et de localisation.

 

C'est pourquoi dans sa note, le HSCF demande à ce que "les acteurs détenteurs et acquéreurs mènent une évaluation prudente de la valorisation de ces actifs et s'assurent de leur capacité à faire face à des tensions sur les prix ou la liquidité de ces biens en cas de retournement du cycle."

 

"Pas d'emballement de la construction"

 

Par ailleurs, le parc immobilier détenu par des investisseurs, fait l'objet d'"une présence importante d'investisseurs étrangers sur le marché français", rappelle le Haut conseil. Ces derniers contribuent au "fort dynamisme de la demande soutenant un niveau de prix élevé et conduit à une érosion graduelle de la rentabilité locative".

 

Avant toutefois de tempérer : "Ce cycle haussier paraît à ce stade principalement soutenu par des investisseurs à la recherche d'actifs de qualité. A l'heure actuelle, les indicateurs ne montrent pas d'emballement de la construction."

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