Cet ouvrage dart exceptionnel, tant au niveau du dessin que des prouesses techniques, sera inauguré mardi 14 décembre par le président de la République Jacques Chirac. Retour sur la genèse du premier grand projet du siècle .
Avec son tablier métallique de 36.000 tonnes, ce viaduc érigé en un temps record de trois ans, allie acier et béton pour culminer à 343 mètres au-dessus du sol. Il dépasse même la Tour Eiffel de 23 mètres !
Premier grand projet du siècle, dont la réalisation est prévu dès 1987, il est finalement lancé en décembre 2001. En posant la première pierre, le ministre communiste des Transports de l'époque, Jean-Claude Gayssot, le qualifie d'emblée de "plus beau et plus grand viaduc du monde".
Trois ans plus tard, les automobilistes vont pouvoir emprunter dès le 17 décembre ce viaduc long de 2,460 kilomètres à la silhouette effilée, et oublier ainsi le fameux bouchon estival de Millau pour rejoindre Béziers.
La grande fierté du constructeur Eiffage est la pile au nom de code P2 qui battu le record du monde, du haut de ses 245 mètres. Pour Jean-Pierre Martin, directeur du chantier, l'architecture et le design de ce pont aux multiples haubans sont exceptionnelles. "La réalité dépasse presque le projet dans les cartons car il s'intègre parfaitement dans le paysage", commente-t-il. "Le terme ouvrage d'art est vraiment mérité", poursuit-il.
Haut, fin, élégant, cet ouvrage dessiné par l'architecte britannique Norman Foster est aussi résistant. Car le viaduc, qui relie le Causse rouge et le Larzac, ne doit pas vibrer et encore moins tanguer. Après moult études dans des souffleries climatiques, il peut "tenir un vent de 250 km", explique Jean-François Coste, président de la mission d'experts auprès de l'autorité de contrôle de l'Etat.
Le type de bitume utilisé pour napper le tablier a lui aussi été soigneusement étudié : six mois de tests, une quinzaine de formules essayées au moyen de machines spécialement élaborées avec le concours du laboratoire central des Ponts et Chaussées.
Sans compter la garantie d'"un parfait fonctionnement" de l'ouvrage pendant 120 ans, par le groupe Eiffage, constructeur et concessionnaire du viaduc pour 75 ans.
Outre le pari d'un délai de construction relativement serré, Eiffage a également misé sur "un minimum d'assemblage en l'air". Fabriqué dans les usines d'Eiffel, le tablier métallique, dont les deux moitiés se sont rejointes au-dessus du Tarn le 28 mai, a été assemblé à terre.
Les deux parties du tablier, plus léger qu'un tablier en béton, ont peu à peu été poussées l'une vers l'autre en glissant sur les sept piles de béton qui les soutiennent.
Le directeur du chantier évoque également "la fierté" des 3.000 personnes qui se sont relayées pour participer à l'aventure qu'a été la construction du viaduc.
Et en plus d'un chantier achevé avec un peu d'avance, le groupe Eiffage se targue même d'avoir réduit la facture de deux millions d'euros pour parvenir à un coût final de 394 millions d'euros.
Des chiffres qui donnent le vertige
- 245 m: hauteur de la P2, pile la plus haute du monde, la P3 culminant à 220 mètres. Le précédent record (180 mètres) était détenu par le viaduc allemand de Kochertal. Il y a sept piles au total.
- 270 m: hauteur du tablier ou chaussée.
- 343 m: point culminant pile P2 + pylone haubanné, soit 23 mètres de plus que la tour Eiffel
- 290.000 tonnes: poids total de l'ouvrage dont 205.000 tonnes de béton livré par Lafarge
- 36.000 tonnes: poids de la charpente en acier (Arcelor) du tablier, dont les deux parties nord et sud ont été lancées - glissées au dessus des piles - lors de 18 opérations pour finalement se rejoindre le 28 mai 2004
- 110 tonnes: soudure nécessaire aux 140 soudeurs pour l'assemblage des deux parties du tablier
- 2.460 mètres: longueur du viaduc
- 32 mètres: largeur de la chaussée à deux fois trois voies
- 3,025 %: pente en montée entre le causse rouge au nord et le plateau du Larzac au sud
- 320 millions d'euros: coût du viaduc financé en fonds propres par la société Eiffage
- 120 ans: durée de garantie de l'ouvrage par Eiffage
- 4,90 euros, et 6,50 en période estivale: prix du péage pour une voiture.
Les camions paieront 20 euros. Un seul péage situé 4 km en amont du viaduc, avec 18 voies de passage.
- 110 km/h: au delà de cette vitesse du vent, les camions ne pourront pas rouler sur le pont. Pas de limite pour les voitures qui seront abritées par les écrans brise-vent.
(avec AFP)
Premier grand projet du siècle, dont la réalisation est prévu dès 1987, il est finalement lancé en décembre 2001. En posant la première pierre, le ministre communiste des Transports de l'époque, Jean-Claude Gayssot, le qualifie d'emblée de "plus beau et plus grand viaduc du monde".
Trois ans plus tard, les automobilistes vont pouvoir emprunter dès le 17 décembre ce viaduc long de 2,460 kilomètres à la silhouette effilée, et oublier ainsi le fameux bouchon estival de Millau pour rejoindre Béziers.
La grande fierté du constructeur Eiffage est la pile au nom de code P2 qui battu le record du monde, du haut de ses 245 mètres. Pour Jean-Pierre Martin, directeur du chantier, l'architecture et le design de ce pont aux multiples haubans sont exceptionnelles. "La réalité dépasse presque le projet dans les cartons car il s'intègre parfaitement dans le paysage", commente-t-il. "Le terme ouvrage d'art est vraiment mérité", poursuit-il.
Haut, fin, élégant, cet ouvrage dessiné par l'architecte britannique Norman Foster est aussi résistant. Car le viaduc, qui relie le Causse rouge et le Larzac, ne doit pas vibrer et encore moins tanguer. Après moult études dans des souffleries climatiques, il peut "tenir un vent de 250 km", explique Jean-François Coste, président de la mission d'experts auprès de l'autorité de contrôle de l'Etat.
Le type de bitume utilisé pour napper le tablier a lui aussi été soigneusement étudié : six mois de tests, une quinzaine de formules essayées au moyen de machines spécialement élaborées avec le concours du laboratoire central des Ponts et Chaussées.
Sans compter la garantie d'"un parfait fonctionnement" de l'ouvrage pendant 120 ans, par le groupe Eiffage, constructeur et concessionnaire du viaduc pour 75 ans.
Outre le pari d'un délai de construction relativement serré, Eiffage a également misé sur "un minimum d'assemblage en l'air". Fabriqué dans les usines d'Eiffel, le tablier métallique, dont les deux moitiés se sont rejointes au-dessus du Tarn le 28 mai, a été assemblé à terre.
Les deux parties du tablier, plus léger qu'un tablier en béton, ont peu à peu été poussées l'une vers l'autre en glissant sur les sept piles de béton qui les soutiennent.
Le directeur du chantier évoque également "la fierté" des 3.000 personnes qui se sont relayées pour participer à l'aventure qu'a été la construction du viaduc.
Et en plus d'un chantier achevé avec un peu d'avance, le groupe Eiffage se targue même d'avoir réduit la facture de deux millions d'euros pour parvenir à un coût final de 394 millions d'euros.
Des chiffres qui donnent le vertige
- 245 m: hauteur de la P2, pile la plus haute du monde, la P3 culminant à 220 mètres. Le précédent record (180 mètres) était détenu par le viaduc allemand de Kochertal. Il y a sept piles au total.
- 270 m: hauteur du tablier ou chaussée.
- 343 m: point culminant pile P2 + pylone haubanné, soit 23 mètres de plus que la tour Eiffel
- 290.000 tonnes: poids total de l'ouvrage dont 205.000 tonnes de béton livré par Lafarge
- 36.000 tonnes: poids de la charpente en acier (Arcelor) du tablier, dont les deux parties nord et sud ont été lancées - glissées au dessus des piles - lors de 18 opérations pour finalement se rejoindre le 28 mai 2004
- 110 tonnes: soudure nécessaire aux 140 soudeurs pour l'assemblage des deux parties du tablier
- 2.460 mètres: longueur du viaduc
- 32 mètres: largeur de la chaussée à deux fois trois voies
- 3,025 %: pente en montée entre le causse rouge au nord et le plateau du Larzac au sud
- 320 millions d'euros: coût du viaduc financé en fonds propres par la société Eiffage
- 120 ans: durée de garantie de l'ouvrage par Eiffage
- 4,90 euros, et 6,50 en période estivale: prix du péage pour une voiture.
Les camions paieront 20 euros. Un seul péage situé 4 km en amont du viaduc, avec 18 voies de passage.
- 110 km/h: au delà de cette vitesse du vent, les camions ne pourront pas rouler sur le pont. Pas de limite pour les voitures qui seront abritées par les écrans brise-vent.
(avec AFP)