La Ville de Versailles vient de s'offrir une belle cure de jouvence, avec deux nouveaux projets urbains: une pépinière d'entreprises signée DeA Architectes et Guillaume Delemazure, et l'atelier numérique de 400m² réhabilité par l'agence Marchi. Ainsi, en 3 ans, dans une ville aux 200 hectares de domaine sauvegardé, la municipalité a mis en œuvre 20 projets, soit 20 hectares de patrimoine restaurés et de création d'équipements publics. Panorama.
« Développer une stratégie urbaine dans l'un des plus grands domaines sauvegardés de France » est un défi que la ville de Versailles -sous la houlette du maire et président actuel de la Cité de l'architecture et du patrimoine, François de Mazières-, tente de relever. Fidèle à ses objectifs visant à concilier la « conservation », la « mise en valeur » et « l'adaptation du patrimoine bâti aux exigences de la vie moderne », la mairie francilienne a profité de l'inauguration le vendredi 30 mars, d'un nouvel espace culturel, l'atelier numérique pour dévoiler ses projets jusqu'en 2016. « C'est bel et bien un lieu d'expression d'architectes renommés mais également un laboratoire d'inspiration de jeunes architectes mariant l'ancien et le contemporain, nous confie François de Mazières à propos cet atelier.
Deux locomotives architecturales
Deux cabinets d'architectes se sont donc illustrés pour la réalisation de deux nouveaux projets urbains qui permettent d'ancrer Versailles dans une « dynamique contemporaine » plus en phase avec l'évolution des besoins de ses habitants. La première concerne une pépinière d'entreprises signée DeA Architectes et Guillaume Delemazure livrée en février 2012, qui offre désormais la possibilité à la Cité royale d'accueillir de jeunes entreprises en création spécialisées dans les nouvelles technologies. Le second projet est l'Atelier Numérique de l'agence parisienne Marchi qui propose une offre culturelle inédite aux Versaillais, et adaptée aux évolutions digitales. L'originalité du lieu tient dans la conversation de la structure métallique originelle de la toiture datant de 1889, ainsi que des carrelages d'époque, lui conférant un cachet néo industriel très contemporain.
Logements, espaces verts et transports: autres priorités
Par ailleurs, un autre grand projet d'envergure en cœur de ville fait parler de lui depuis plusieurs années. C'est la rénovation de l'hôpital royal Richaud qui prendra fin en principe en décembre 2013. Imaginé par Jean-Michel Wilmotte et Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques, ce projet de 24.000 m² allie création de logements, (libres, sociaux - étudiants et familiaux -), commerces, équipement collectif destiné à la petite enfance, espaces publics culturels et paysagers rendus au public et restauration du monument classé.Parmi les logements créés, 82 nouveaux logements étudiants seront proposés. De plus, trois jardins, dont un architecturé de 3.500 m2, seront, créés sur ce site de l'ancien hôpital. « Ainsi, au total, depuis 3 ans, 20.000 m² d'espaces verts nouveaux ont été imaginés avec l'appui d'architectes paysagistes », argumente le maire soucieux du moindre détail.
En parallèle, Versailles qui souhaite favoriser la « porosité du tissu urbain » pour améliorer les « traversées » dans les quartiers, a réalisé de nombreux passages à l'instar de l'impasse Duplessis.
Enfin, le maire a insisté sur le volet transport. A ce titre, le projet de la gare des Chantiers - 75.000 voyageurs par jour- inscrit dans le cadre du Grand Paris et impliquera la création d'un futur pôle d'échanges multimodal (PEM) composé de la gare ferroviaire, d'une gare de bus (ou gare routière), d'un parking de rabattement et d'un local vélo. Objectif ? Simplifier les échanges entre les différents modes de circulation. Ces travaux s'accompagneront également de la création d'accès au PEM, notamment par la traversée des étangs Gobert.
Et François de Mazières de conclure : « Une nouvelle architecture, innovante mais délibérément non 'démonstrative', privilégiant l'insertion harmonieuse à la 'performance' s'enracine progressivement à Versailles. »
