Jean-Yves Caullet, député de l'Yonne, lancera prochainement une consultation sur la forêt française et l'activité bois. Objectif : restructurer l'ensemble de la filière. Explications et réaction de la Fédération nationale du bois.
La filière bois française va entamer une réflexion sur sa structuration et ses défis. Jean-Yves Caullet, député de l'Yonne, s'est ainsi vu confier une mission auprès des ministères de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie ainsi que de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt.
La réflexion portera notamment sur "la prise en compte des objectifs de séquestration du carbone et d'adaptation au changement climatique des forêts, la mise en place d'un cadre réglementaire, institutionnel et économique facilitant la mobilisation du bois dans de bonnes conditions environnementales et la structuration d'ensemble de la filière".
Si ce projet est bien accueilli par les acteurs de la filière, ils attendent de voir si des actions concrètes déboucheront : "Comme à tous les rapports, on participera. On est bon joueur. Mais ce qu'il faut, c'est obtenir un fonds", explique Nicolas Douzain-Didier, délégué général de la Fédération nationale du bois. Ce dernier regrette, en effet, que le gouvernement ait attribué la totalité de l'enveloppe des quotas carbones à l'Anah. "Il doit y avoir un moyen de partager celle-ci", indique-t-il.
Des axes de réflexion pour un plan d'actions
En attendant de savoir si des fonds seront débloqués ou récupérés, la mission devrait mettre en avant des axes de développement pour valoriser la production sylvicole tout au long de la chaîne de valeur depuis l'amont (gestion durable des forêts, mobilisation du bois) jusqu'à l'aval (bois d'œuvre pour la construction et la rénovation des bâtiments, bois-industrie, bois-énergie). "Il faut placer le bois à la hauteur de ses concurrents : Allemagne, Pays Scandinaves…", précise Nicolas Douzain-Didier. Selon lui, il faudra également renouveler la forêt, soit 100 millions de plants contre seulement 40 millions actuellement. L'idéal serait, selon la fédération, de pouvoir passer de 10-15% de bois construction à 20-25%.
Enfin, concernant la forêt française qui se caractérise par un grand nombre de propriétaires privés, le Premier ministre a indiqué que des dispositions (sur le foncier, fiscal et/ou commercial) devraient faciliter le regroupement.
L'ensemble des réflexions, dont les rencontres régionales actuellement en cours, doivent préparer la loi de programmation sur l'agriculture, l'agroalimentaire et la forêt qui sera présentée au parlement au second semestre de l'année 2013.