La Cour Européenne de Justice (CEJ) tranchera le 22 octobre sur le recours déposé par Schneider contre le veto de la Commission européenne à sa fusion avec Legrand. La possible annulation du veto serait un événement rare.

En octobre 2001, la Commission européenne avait interdit la fusion de Schneider et de l'électricien Legrand, au motif que cela créerait une position dominante sur le marché. C'en était suivi une vague de protestations contre Mario Monti, accusé d'empêcher la constitution d'un " champion " industriel européen. Les autorités françaises étaient montées au créneau, lors d'audience devant le tribunal de la CEJ en juillet.
L'une des raisons d'espoir pour Schneider et Legrand est la précédente annulation d'un veto par la CEJ, la première du genre, concernant les voyagistes britanniques Airtours et First Choice. Après cette dernière annulation, qui venait trois ans après les faits, la fusion ne s'était pas faite, les entreprises ayant entre temps modifié leurs projets. Mais dans cette nouvelle affaire, un élément de taille pourrait modifier le dénouement. La CEJ a adopté une procédure plus rapide, d'un an seulement. Le désir de rapprochement des deux entreprises est encore vivants.
Conformément aux exigences de Mario Monti, Schneider avait trouvé un autre repreneur pour Legrand, à l'automne 2001. Mais l'accord de reprise passé avec le consortium KKR/Wendel Investissement prévoyait justement la possibilité de rétractation de Schneider, en cas d'avis favorable de la CEJ, avec dédommagement à hauteur de 180 millions d'euro.
Ce genre d'affaire semble se multiplier à Luxembourg, où les décisions de la Commission Monti ne sont pas toujours perçues comme favorables à la croissance du commerce européen.

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