Le quatrième Forum mondial de l’eau s’est ouvert jeudi à Mexico et se clôturera le 22 mars prochain. Avec pour thème : "des actions locales pour un défi mondial", le nouveau rassemblement, organisé par le Conseil mondial de l’eau (CME), permet de rappeler les enjeux de l’eau en matière d’accessibilité et d’assainissement.

Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau (CME), a ouvert le quatrième Forum mondial de l’eau de Mexico en soulignant que l’amélioration de la gestion de l’eau dans le monde était une « extrême urgence », avant d’ajouter « nous voulons que l’homme redevienne l’ami de l’eau, alors pressons le pas ».

« L’eau est un sujet majeur de préoccupation, d’inquiétudes et parfois de conflit. L’eau est en danger et nous tous avec. Il y a beaucoup d’eau sur la planète mais chaque année la ressource disponible par habitant diminue » a insisté Loïc Fauchon, également co-président du Forum de Mexico. En effet, « 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, 2,5 milliards d’individus n’ont aucun moyen d’assainissement : 8 millions de morts par an [sont] liés à des maladies hydriques, dont la moitié sont des enfants », a déclaré Nelly Olin, ministre de l’Ecologie et du Développement durable, lors d’une conférence de presse sur le Partenariat Français pour le quatrième Forum mondial de l’eau de Mexico.
Le droit à l’eau, qui doit être considéré comme fondamental, doit dorénavant être effectif, il faut « améliorer concrètement l’accès à l’eau pour des centaines de millions de personnes ». Il s’agit, selon Nelly Olin, de « trouver des modalités adaptées pour les plus démunis » et de trouver une solution pour le « besoin de financement pour lequel des capitaux sont nécessaires qu’ils soient privés ou publics ».
Avec la thématique : Des actions locales pour un défi mondial, le Forum souhaite « s’appuyer sur des actions locales pour améliorer la gestion de l’eau afin de répondre aux objectifs de développement du Millénaire (ODM) liés à l’eau ». Il a ainsi pour principal objectif de renforcer les actions sur le terrain. Loïc Fauchon a recommandé lors de l’ouverture du Forum le financement « des 50 pays et des 20 premières mégalopoles les plus démunis » car « l’eau exige de la raison et de l’intelligence, mais surtout du cœur ».
Les organisateurs du Forum de Mexico se donc sont donnés comme objectifs « de concilier les points de vue, de promouvoir les approches locales provenant des communautés de terrain et de doubler les financements alloués au secteur de l’eau ». Quant aux acteurs français de l’eau, regroupant collectivités territoriales, agences de l’eau, ministères, ONG, entreprises ou encore experts, ils vont se servir de leur présence au Forum pour promouvoir la solidarité pour l’eau. Le Partenariat français de l’eau retient trois stades d’avancement possibles : « au niveau local, pour un accès à l’eau et à l’assainissement pour tous, pour une gestion efficace et transparente par les collectivités locales », « au niveau des bassins hydrographiques, territoire pertinent pour la gestion participative des ressources en eau », et « au niveau international, par le doublement de l’aide au développement afin d’atteindre l’objectif d’ici 2015 de l’accès à l’eau et à l’assainissement de 9 millions de personnes en Afrique ».
Le dernier rapport du CME stipule que 9 à 30 milliards de dollars seraient nécessaires par an pour couvrir les investissements liés aux projets sur l’eau, tandis que le président du CME rappelle que 5% de l’aide publique au développement est destinées à l’eau. Il a ainsi estimé qu’il s’agissait d’une « aumône et d’une erreur économique ». Loïc Fauchon a conclut son intervention sur le désir que le forum soit « un espace de débat ouvert et un lieu de dialogue responsable pour réconforter l’idée qu’il n’y a pas de développement sans eau ».

Manque d’eau : la crainte des Français
En marge du Forum, un sondage de la Sofres, publié vendredi, révèle que les Français craignent de manquer de ressources en eau à long terme. En effet, seulement 43% des Français pensent qu’ils ne manqueront jamais d’eau dans leur région, soit 13 points de moins qu’en 2005 (56%) et 25 points de moins qu’en 1996 (68%).

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