ÉNERGIE. Certaines dispositions du budget 2025 pourraient bien faire augmenter les factures des ménages en 2026. C'est en tout cas les conclusions d'une étude dévoilée fin février 2025 par l'UFC-Que choisir sur le sujet.
Après une série d'augmentations successives, le prix de l'électricité a baissé de 15% au 1er février 2025. Une bonne nouvelle qui pourrait bien être de courte durée. En effet, selon l'UFC-Que choisir, les prix de l'électricité risquent d'augmenter en 2026, conséquence d'une mesure sur le nucléaire introduite dans le budget 2025.
L'association de consommateurs a ainsi publié, fin février 2025, une étude sur les impacts de cette nouvelle réglementation, qui prévoit de faire évoluer les modes d'approvisionnement en électricité, pour une entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2026. Or, selon l'UFC-Que choisir, cela "va mécaniquement entraîner une hausse massive des tarifs de l'électricité".
Fin de l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH)
"L'une des grandes différences entre cette nouvelle régulation et celle encore appliquée cette année concerne la façon de calculer les coûts de l'approvisionnement en électricité", explique l'association dans son étude. Aujourd'hui, une partie de cet approvisionnement est assuré par l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH). Il s'agit d'un dispositif permettant aux fournisseurs de s'approvisionner en électricité auprès d'EDF, à un prix fixé par les pouvoirs publics.
Cependant, d'après le budget 2025 voté courant février, l'ARENH prendra fin au 1er janvier 2026. "Désormais, l'approvisionnement passera totalement par le marché", traduit UFC-Que choisir. Une mesure qui, selon l'association, exposera les ménages aux évolutions des prix : "cette réforme impose un nouveau mode de calcul des tarifs, basé sur les prix élevés et instables des marchés de gros, au lieu du coût réel de production de l'électricité en France".
"Jusqu'à 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen"
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Selon les calculs de l'UFC-Que choisir, "avec cette réforme les consommateurs paieront en moyenne 19% de plus, soit jusqu'à 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen". Une augmentation qui intervient alors que les pouvoirs publics encouragent les ménages à se tourner vers des équipements électriques comme les pompes à chaleur.
Le ministère de l'Économie, de son côté, dénonce une étude à la méthodologie biaisée. "L'étude publiée par l'UFC-Que choisir propose un calcul associant des données actuelles à un mécanisme qui n'entrera en vigueur qu'en 2026, sans tenir compte d'autres paramètres", a souligné Bercy auprès de nos confrères de l'AFP. Il précise aussi que la mesure prévue dans le budget 2025 s'accompagne d'une taxe permettant de reverser aux consommateurs une partie des profits réalisés par EDF lors de la vente de sa production nucléaire sur les marchés de gros. Une redistribution "partielle", et "faussement protec[trice]" selon l'UFC-Que choisir.