ÉCONOMIE CIRCULAIRE. Le prix des matériaux de construction va-t-il subir une hausse du fait de la mise en place d'une filière de récupération des déchets dans le secteur ? C'est la crainte de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), qui regrette n'avoir pas été entendue par les pouvoirs publics.
Les demandes des artisans du bâtiment, représentés par la Capeb, n'ont visiblement pas été entendues dans le cadre de la mise en place d'une filière de récupération des déchets dans le secteur. Et ils craignent que cela entraîne une hausse des prix des matériaux de 8 à 11%. Pour rappel, ce principe de reprise des déchets (Rep) est compris dans le projet de loi économie circulaire, pour une entrée en vigueur prévue au 1er janvier 2022. Le texte devrait être définitivement validé jeudi 30 janvier, comme le précise un communiqué de presse de la confédération daté du 28 janvier 2020.
Des coûts de construction en hausse ?
Pourquoi craindre une hausse des coûts ? "Les industriels devront financer non seulement la fin de vie des matériaux qu'ils mettent sur le marché, mais également l'extension des horaires d'ouverture des structures recevant les déchets, le déblaiement des dépôts sauvages et la reprise gratuite des déchets triés du bâtiment, des particuliers comme des professionnels", précise l'organisation professionnelle. Des dépenses qui seraient répercutées sur les prix des matériaux, et in fine sur les coûts de construction à payer par les maîtres d'ouvrage.
La Capeb est d'autant plus remontée que sa proposition de créer un système autre qu'une Rep n'a pas été retenue. "Nous avions entamé les travaux nécessaires à la définition des contours d'une alternative à la Rep", commente Patrick Liébus, président de la Capeb. "Nous comptions proposer une organisation adaptée aux spécificités des différents types de déchets et leurs filières et soutenir la mise en place d'un système de traçabilité pour tous les acteurs." Les artisans du bâtiment regrettent le fait qu'aucune étude impact n'ait visiblement été effectuée avant de lancer ce projet.
L'organisation de petits patrons appelle une nouvelle fois, enfin, à un meilleur maillage du territoire en matière de déchetteries.