Le foncier rural est reparti à la hausse en 2010, avec une augmentation de 1,9% du prix des terres agricoles. Et ce n'est pas fini, puisque d'après une étude de la Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (FNSafer), l'extension urbaine continue de contracter le marché. Détails.
Après une légère baisse en 2009, les prix du foncier rural sont repartis en hausse en 2010, notamment pour les maisons à la campagne et les terrains constructibles. C'est ce qui ressort d'une étude de la Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (FNSafer) présentée mardi. Cette hausse est conséquente à la contraction du marché foncier agricole. «La progression du fermage, la diminution des surfaces agricoles, l'extension urbaine et le développement des formes sociétaires en agriculture conduisent à une contraction structurelle du marché agricole», indique la FNSafer. Il faut dire qu'entre 1960 et 2010, la surface agricole a diminué de 7 hectares au profit de l'extension des villes, des infrastructures et de la forêt - cette dernière a d'ailleurs gagné 19.000 hectares rien qu'en 2010. Dans ce contexte, «les propriétaires, dans les zones d'extension urbaine, font de la rétention dans la perspective de plus-values», note l'étude.
Le prix des terres agricoles (qui représentent un tiers des transactions) a augmenté de 1,9% à 5.230 euros l'hectare selon Terres d'Europe, le bureau d'études de la fédération. Sur le marché des maisons à la campagne, on observe 34.000 transactions l'an dernier, soit 14,9% de plus qu'en 2009. Le prix moyen a progressé de 6,3% à 169.000 euros le lot, sans pour autant effacer le recul de 10,9% subi en 2009. Mais l'évolution la plus spectaculaire reste celle des terrains constructibles de mois d'un hectare, acquis par des particuliers : il a progressé de 17,3%, pour arriver à 31,20 euros le mètre carré. Le prix des vignes de qualité, lui, a progressé de 2,3% à 95.200 euros l'hectare, et celui des forêts de 1,2% à 16.000 euros l'hectare. «Les particuliers reviennent sur les marchés des maisons à la campagne et des terrains à bâtir», explique la fédération, ajoutant que les investisseurs «se tournent vers des valeurs refuge : biens agricoles et forestiers, bâtis ou non bâtis».
Zone résidentielle contre surface de production
A noter également, les collectivités tendent à diminuer leurs surfaces d'acquisition tandis que les agriculteurs réduisent leurs achats pour la deuxième année consécutive. On compte 32.000 hectares de surfaces agricoles ou naturelles vendus en 2010 à destination de l'urbanisation (soit le niveau de 2002) ; ces terres sont «destinées à être urbanisées dans les prochaines années» afin d'y installer des logements individuels et collectifs, ainsi que des zones d'activités commerciales, industrielles, artisanales et des infrastructures.
Une chose est sûre, une tendance se confirme selon l'étude : «La fonction résidentielle de l'espace rural prend le pas sur la fonction de production et, pour la quatrième année consécutive, le marché de l'urbanisation (3,6 milliards d'euros) dépasse en valeur le marché agricole (3,4 milliards d'euros)» ?