VIE DES ENTREPRISES. Le rapprochement entre Veolia et Suez semble encore loin. Si le premier a remonté son offre auprès d'Engie pour acquérir 29,9% de son concurrent Suez, ce dernier paraît déterminé à ne pas se faire racheter.
Le 18 septembre dernier, Engie a demandé à Veolia de relever son offre d'achat sur les 29,9 % des actions de Suez. La requête a été entendue puisque Veolia a remonté son offre passant de 2,9 milliards d'euros à près de 3,4 milliards d'euros. Il propose aussi de lancer des discussions de six mois "pour rechercher les bases communes d'un accord" et propose de ne déposer "une offre publique portant sur 70,1% du capital de Suez qu'à la condition qu'elle soit amicale". Au-delà du 31 mars 2021, une OPA hostile sera possible même si Antoine Frérot, PDG de Veolia, indique ne pas envisager pour l'instant cette option.
Mais rien y fait, le groupe d'eau et de traitement de déchets Suez ne l'entend pas de cette oreille, et balaie la proposition d'un revers de la main. Il demande à Engie dans un communiqué de "ne pas décider de l'avenir de Suez dans les conditions et le calendrier dictés par Veolia", dont l'offre expire à minuit ce mercredi. De son côté, Engie veut accélérer sur le dossier afin de récupérer des fonds pour les insuffler dans des domaines stratégiques comme les énergies renouvelables.
Pour rappel, Veolia souhaite se rapprocher de Suez pour donner naissance à un géant de la gestion des déchets et de l'eau. Le projet envisagé s'inscrit autour de cinq axes stratégiques : une expertise et une offre commerciale consolidées, une capacité d'innovation démultipliée, des positions géographiques renforcées, un rapprochement naturel, une opération créatrice de valeur pour l'ensemble des parties prenantes. Afin de palier au sujet de concurrence ciblé, Veolia évoque un acquéreur potentiel pour les activités de Suez Eau France : Meridiam, entreprise française de gestion d'infrastructures. Si le projet couché sur le papier semble structuré, Suez le rejette et compte bien conserver son indépendance. Le groupe craint que "l'offre de Veolia génère des préoccupations sur l'avenir des activités de traitement et de distribution de l'eau en France et sur l'emploi au regard du montant des synergies espérées".