Interdiction d'installer la climatisation dans ce musée. L'architecte a préféré "jouer avec les vents" pour créer une fraîcheur naturelle. L'établissement recevant du public est situé au bord du lagon et au pied d'un ensemble montagneux. Des courants ascendants affluent le matin. Ainsi, la ventilation naturelle est privilégiée dans ce projet, tout comme la lumière naturelle. La toiture laisse le vent s'engouffrer à travers des lames en bois. Ces claustras agissent sur l'accélération du vent. "La forme du coquillage fait que l'air chaud part vers le haut puis est évacué par un brassage naturel", détaille Jacques Rougerie. L'inauguration du bâtiment s'est fait en présence du président de la République, Emmanuel Macron. Lors de cette journée, les personnes présentes "étaient étonnées de la fraîcheur du bâtiment, en comparaison des températures extérieures élevées", se sovuient Jacques Rougerie.

 

 

Les grandes flèches posées sur la toiture sont un clin d'œil aux flèches présentes sur les cases polynésiennes. "J'aimerais que l'éco-musée devienne un bâtiment intemporel. À l'image du centre centre culturel Tjibaou (à Nouméa, Nouvelle-Calédonie) conçu par Renzo Piano. Je suis fasciné par cet architecte. Son projet est d'une beauté, d'une justesse…", s'extasie Jacques Rougerie. Ce dernier a cherché à ce que la jeune génération s'approprie cet établissement. "Je me devais de ne pas la décevoir. Ce bâtiment raconte une culture. Il est le symbole d'un peuple attaché à la nature, tant à la montagne qu'au monde sous-marin."

 

"Notre agence d'architecture est très orientée vers les enjeux environnementaux depuis 30 ans, notamment les enjeux liés aux océans et littoraux. Nous avons conçu plusieurs musées de la mer dans le monde", explique Jacques Rougerie. Il est notamment le créateur de l'Océanopolis, à Brest, un centre culturel et scientifique de la mer. C'est aussi lui qui a imaginé la Cité de la mer, à Cherbourg, le musée d'archéologie sous-marin à Alexandrie (Egypte), le Musée de la mer sur et sous l'eau à Qingdao (Chine) ou encore le Pavillon de la mer à Osaka (Japon).

 

Jacques Rougerie souhaite également saluer le travail d'Anne Carles, scénographe de ce projet. "Elle a effectué un merveilleux travail, en respectant l'atmosphère douce et apaisante que nous souhaitions insuffler à l'intérieur de Fare Natura, et qui est liée à la culture polynésienne." Une mise en scène de lumière Led a notamment été réalisée.

 

Fiche technique

Programme : Eco-musée et aquarium

 

Maître d'ouvrage : Ministère des Ressources Marines, Tahiti Nui Aménagement et Développement

 

Maître d'œuvre : Rougerie+Tangram (mandataire), Jean-Hugues Tricard, Le Kube Architectes Tahiti

 

Scénographe : Arc-en-Scène - Anne Carles

 

BET : Luseo Pacific, Atelier 3

 

 

Surface de plancher : 939 m²

 

Montant des travaux : 2,5 millions d'euros (HT)

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