2012 est bien une année noire pour le secteur de l'immobilier neuf. Les ventes au détail des promoteurs ont, en effet, chuté de 28 %, soit 73.700 logements au 4ème trimestre 2012, même recul pour l'année après une baisse de 10 % en 2011. "C'est le plus bas niveau enregistré depuis 16 ans", a signalé la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Explications.
La fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a fait ses comptes ce jeudi 14 février lors de la présentation de son bilan annuel : les ventes n'ont jamais été aussi basses depuis 1996. Les promoteurs ont vendu l'an dernier près de 73.700 logements neufs aux particuliers - hors ventes en bloc aux organismes HLM-, soit 28% de baisse en un an, alerte la FPI. Même constat de recul sur le quatrième trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2011. Les promoteurs ne voient donc pas, pour le moment, de redressement à l'horizon.
D'autant plus que la baisse des ventes n'a pas été accompagnée d'une baisse des prix similaire, bien au contraire. D'après la FPI, ils sont en moyenne 0,9% plus importants qu'en 2011 sur l'ensemble du territoire, sachant que les prix en régions ont augmenté de 2,3% alors qu'ils ont reculé de 3,9% en Ile-de-France. Pour autant, François Payelle, président de la FPI, "préfère rester extrêmement prudent" en termes de prédictions pour 2013, et il estime qu'une baisse des prix est à exclure.
Hausse de 0,9 % sur l'année
Côté prix, ils sont "toujours élevés, sous le double effet de l'envolée des charges foncières et des coûts de construction renchéris par l'accumulation des normes et des réglementations techniques, qui ne se traduit plus par une amélioration de la qualité des logements", observe la Fédération professionnelle. Le prix au mètre carré des appartements (hors parking et vendu en TVA à 19,6%) vendus sur l'ensemble de 2012 a augmenté de 2,3% en province et baissé de 3,9% en Ile-de-France, ce qui aboutit à un prix moyen France entière en hausse de 0,9% sur l'année (et de +5,5% de 2010 à 2012). En ne retenant que les ventes du quatrième trimestre, comparé au quatrième trimestre 2011, les prix reculent tout de même de 10,8% en Ile-de-France, à 4.560 euros le m2, et de 0,2% en province, à 3.581 euros le m2.
Chute du marché locatif
Par ailleurs, l'Observatoire de la FPI souligne également que le niveau élevé des prix et le net durcissement des "conditions d'emprunt bancaire" participent au blocage du marché. Toutefois, d'après elle, le recul des ventes provient principalement de l'effondrement du segment des particuliers investisseurs locatifs (-42% en un an). Cette clientèle d'investisseurs n'a représenté que 43% des ventes des promoteurs, contre 57% en 2011 et 63% en 2010. "On est donc passé de 72.450 ventes à investisseurs en 2010 (Ndlr: application du dispositif Scellier première version), à 59.000 ventes en 2011 et moins de 33.000 ventes l'an dernier, détaille François Payelle. On en voit aujourd'hui la conséquence dans la chute des mises en chantier de logements neufs car en moyenne, les investisseurs sont à l'origine de 30% du total annuel des logements neufs, HLM inclus".
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