Le ministre du Logement Gilles de Robien veut accélérer la vente des terrains libres appartenant à son ministère et aux entreprises publiques sous sa tutelle, comme la SNCF ou la RATP, afin de libérer du foncier et permettre la construction d’habitations.

Dans un rapport commandé par le ministre, Pierre Pommelet, ingénieur des Ponts et Chaussées, a recensé 3 millions de m2 (300 hectares) inutilisés, qui, dans les six ans, pourraient être cédés pour y construire des logements, si les maires le veulent bien, a indiqué mardi M. de Robien lors d'une conférence de presse à Massy-Palaiseau (Essonne).
A plus long terme, M. Pommelet a identifié 10 millions de m2 (1.000 ha) qui pourraient être libérés, mais plus difficilement. En revanche, certains terrains pourraient l'être dès 2004.

Sur les 300 hectares disponibles dans les six ans, si les maires décidaient systématiquement de bâtir des logements, il pourrait s'en construire au mieux environ 50.000, a expliqué Marc Pigeon, président de la FNPC (Fédération nationale des promoteurs constructeurs) invité quelques heures après cette annonce à un déjeuner débat organisé par Fimbacte sur la vérité des prix de la construction.

"C'est l'équivalent d'une année de besoin de construction de logements en Ile-de-France, ce qui n'est pas beaucoup. Mais c'est mieux que rien",
a-t-il commenté.

Les promoteurs sont très demandeurs de terrains constructibles en Ile-de-France, mais ceux repérés par M. Pommelet peuvent présenter plusieurs obstacles, remarque Marc Pigeon : coûts de la construction en raison de la dépollution (par exemple pour d'anciens dépôts SNCF), terrains déclarés en zones non constructibles par les maires ou encore objets de controverse avec les associations locales.
"Tout dépendra de l'attitude des maires", a résumé M. Pigeon.

Beaucoup de ces terrains, aux abords des gares, appartiennent à Réseau Ferré de France ou à la SNCF.
"Nous connaissons notre parc et nous avons déjà depuis longtemps commencé à vendre des terrains", a souligné M. Jean-Pierre Duport, président de RFF cité par l'AFP. "Le ministre veut faire accélérer les choses et surtout lancer un appel aux élus locaux", a-t-il dit.

Les maires sont souvent tentés de construire des bureaux plutôt que des logements, car les bureaux rapportent des taxes professionnelles alors que les logements coûtent cher en infrastructures.
Pour les motiver, M. de Robien a expliqué qu'il proposerait au sein du gouvernement une réforme de la Dotation de solidarité urbaine (DSU) pour qu'elle récompense les maires bâtisseurs.
Il ne se construit en Ile-de-France actuellement que 30.000 logements par an, un chiffre qui ne cesse de baisser depuis 14 ans, alors que selon l'INSEE, il en faudrait 45.000 chaque année pour répondre aux besoins.

Par ailleurs, dans un entretien au Parisien, le ministre a indiqué qu'il allait essayer de pousser les propriétaires de HLM à vendre une partie de leur parc aux locataires voulant accéder à la propriété. Ceux-ci seront incités à le faire par des aides plus ciblées, malgré la diminution du budget du Logement pour 2004, a-t-il assuré.

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