Alors qu'entre 1998 et 2004, la vente de logements occupés était au plus haut, la tendance baissière semble bien activée depuis 2005. Selon la dernière étude réalisée par le conseil supérieur du Notariat et Ad Valorem, en 2008 la décroissance a continué. Résultats et analyse du marché.
Vendre un bien aux locataires ou à un investisseur intéressé n'a plus la cote. La dernière étude du conseil supérieur du Notariat et d'Ad Valorem est sans équivoque : la vente de logements occupés ne séduit plus les Français. Une tendance qui a commencé en 2005 et se poursuit depuis trois ans. Ainsi, l'enquête souligne que 6,7% des appartements vendus en province au cours de l'année 2008 étaient habités par un locataire contre 7,4% en 2007. Même constat en Ile de France où la vente d'appartements occupés est passée de 5,5% à 5%.
Une décote stable mais qui commence à se réduire
Concernant la décote, elle est restée stable entre 1998 et 2008 avec une moyenne de 17,3% pour un appartement en province, toutefois l'étude souligne que la décote commence à se réduire. Ainsi, elle est passée de 17,7% en 2007 à 14,4% en 2008 en province.
Si l'on s'attarde sur les biens vendus occupés, on s'aperçoit que ce sont les studios et les deux pièces qui remportent le plus de succès, «questions de budget» obligent, indique maître Pierre Bazaille, président de l'Institut Notarial de l'Immobilier. Quant à l'analyse géographique, elle montre que Toulouse tient toujours la tête du marché. Viennent ensuite Bordeaux, Montpellier, Strasbourg, Nantes, Rennes ou Lyon dont les pôles universitaires et économiques boostent le secteur.
Les raisons du déclin
Afin d'expliquer le recul opéré depuis quelques années, Ad Valorem avance trois principales raisons : la détente du marché immobilier en termes de prix. Autre facteur, l'encadrement législatif qui «retarde la mise en vente», selon Christophe Volle, chargé d'étude chez Ad Valorem. Et enfin, la vente au fil de l'eau, c'est-à-dire la transaction qui s'effectue après le départ du locataire, a changé la donne du marché. On peut aussi citer le désengagement des institutionnels notamment à cause d'une réglementation plus protectrice des droits des locataires.
Perspectives
Concernant l'avenir de la vente de logements occupés, 2009 devrait poursuivre sa baisse mais elle sera contrastée. «Les biens d'excellence et bien situés ne devraient pas enregistrer de rupture», indique maître Pierre Bazaille, avant de conclure : «Les produits de qualité et rénovés s'en sortiront mieux».