Le spécialiste de l'extrusion de profilés en PVC entend reconsidérer le positionnement stratégique de ses entreprises, tant localement qu'à l'échelle internationale. Objectif : compenser les difficultés liées à la nouvelle concurrence venant des Pays de l'Est et exploiter les forces du groupe sur le territoire français.
A la tête de la zone Europe du Sud et Afrique du Nord (Swena) depuis juin dernier, le président de Veka France, Jos Lenferink, affiche aujourd'hui sa volonté de mutualiser les savoir-faire et fédérer les marchés français, espagnol, portugais, maghrébin et lybien. Opérer des synergies entre ces différents pays pourrait être, selon lui, une alternative à la concurrence des fabricants et revendeurs des pays de l'Est.
L'exception française
L'entreprise familiale, qui a investi 8.5 M€ en 2012 dans une usine de recyclage à Troyes (Aube), veut donc adopter une démarche internationale, certaine que la complexité et la spécificité des gammes françaises - atypique à cause de l'isolation par l'intérieur et de l'ouvrant à la française -, la concentration sur le marché de l'Europe du Sud qui connaît de graves difficultés, et l'appartenance des fabricants nationaux à des fonds d'investissement sont les principales raisons des difficultés des menuisiers en France. "L'ensemble du marché français de la fenêtre est tenu de revoir son business model", a martelé Jos Lenferink, à l'occasion d'un point presse ce mercredi 27 mars.
2013 : année à risque
Profondément européen, ce polyglotte (néerlandais, allemand, français, anglais, espagnol) estime que le premier souci de la France c'est son "incapacité à commercialiser ses produits à l'étranger". Et d'ajouter : "C'est linguistique et culturel". Pour lui, cela passe par la productivité, l'organisation industrielle, la performance économique et commerciale, et aussi par la valorisation de son offre. Le groupe Veka a réalisé un chiffre d'affaires de 850 M€ en 2012, en hausse de 4 à 8% et vise le milliard d'euros à l'horizon 2015. Côté perspectives, "l'année 2013 sera une année à risque", a confirmé Jos Lenferink, qui compte bien sur une réorganisation pour rester un acteur fort dans ce métier.