FRAUDES. Une vaste escroquerie à la rénovation énergétique vient de faire l'objet d'un démantèlement, ont indiqué le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) et la gendarmerie.
En matière de fraudes et de sanctions en lien avec la rénovation énergétique, les semaines se suivent et se ressemblent. Après le "détournement" du dispositif des CEE par cinq acteurs appris fin novembre, l'Agence France presse (AFP) nous apprend ce 6 décembre 2024 le démantèlement d'une fraude à MaPrimeRénov' "de plusieurs dizaines de millions d'euros'". La gendarmerie a ainsi évalué le préjudice total de ces agissements à 27 millions d'euros. Au centre de l'affaire : un homme, qui pilotait sept sociétés, en détention provisoire pendant environ six mois, puis sous surveillance électronique pendant un an.
"Le piège se refermait"
Le mode opératoire est classique : cela commençait par démarcher des particuliers via des commerciaux (dont certains d'entre eux micro-entrepreneurs), promettre des primes publiques significatives, parfois inciter à souscrire un crédit. Puis, "le piège se refermait" : "Le matériel [pompe à chaleur ou chauffe-eau] était installé dès la signature du bon de commande, les aides promises n'étaient jamais versées et les recours s'avéraient impossible car les commerciaux utilisaient une fausse identité et un numéro de téléphone éphémère", précise l'AFP.
386 plaintes de particuliers
L'information judiciaire pour blanchiment en bande organisée, abus de biens sociaux et escroquerie, avait été ouverte en décembre 2020 par le parquet de Nanterre. Les premiers éléments avaient été remontés par la brigade de recherche et d'investigation financière. Les pouvoirs publics ont récolté, également, 386 plaintes issues de particuliers abusés. Une demi-douzaine de personnes ont été mises en examen depuis 2020, plusieurs placées sous contrôle judiciaire.