Autre solution, l'implantation d'éoliennes industrielles au milieu des champs, puisqu'une distance de 500 mètres est nécessaire entre les machines et les habitations. Là encore, le principe pour l'agriculteur sera de "louer" son terrain au développeur de projet éolien et de recevoir, pendant les 25 ans de l'exploitation du parc, un revenu lié à la vente d'électricité. "La durée de développement des projets est bien plus longue", avertit Fabien Coste, chargé de développement territorial pour Valeco. "En France, un projet éolien met en moyenne 8 années à se concrétiser, contre 4 en Allemagne". Les questions d'impacts visuels et environnementaux sont bien plus conséquentes pour des turbines de 80 mètres de haut que pour une surimposition de capteurs photovoltaïques sur des toitures. Mais les rendements sont également bien différents, avec une puissance de plus de 2 MW pour chaque éolienne en moyenne.
Quant à la méthanisation, déclarée prioritaire par Ségolène Royal, puisque la France est en retard par rapport à d'autres pays européens, elle fait l'objet de développements intenses. L'entreprise Vol-V notamment propose de développer, financer, construire et exploiter des unités d'injection de biométhane dans le réseau de gaz, reposant sur la dégradation de matières organiques en absence d'oxygène. Elle ambitionne même de devenir premier producteur national de biométhane d'ici à 2021, avec une production de 0,5 TWh en exploitation. Vol-V se positionne comme maître d'ouvrage des opérations et précise s'orienter vers des installations territoriales afin de collecter plusieurs types de matières organiques d'origine agricole, humaine (collectivités) ou industrielle. En 2015, la société a produit 129 GWh d'électricité permettant d'alimenter 31.000 foyers.
Si l'on prend en compte la production de biocarburants, les solutions ne manquent donc pas pour le monde paysan afin de participer activement à la transition énergétique, lui qui s'oriente déjà vers la transition écologique, en employant moins de pesticides et d'eau, pour produire mieux et plus sain. D'autant que la nouvelle génération d'exploitants et d'éleveurs est habituée à travailler avec des outils technologiques de pointe et que la profession a déjà largement entamé sa numérisation. Drones, GPS et logiciels de prévision sont aujourd'hui répandus, ce qui contribuera à simplifier l'adoption de nouvelles énergies.