La valeur du patrimoine des Français a subi en 2008 et 2009 une baisse inédite depuis plusieurs décennies, selon une étude du Bureau d'information et de prévisions économiques. Un effet collatéral du recul des marchés boursiers et des prix de l'ancien, qui devraient amorcer une correction dès 2011. Explications.

La valeur du patrimoine des Français n'avait jamais autant baissé depuis la Seconde guerre mondiale : c'est ce qu'affirme le Bureau d'information et de prévisions économiques (Bipe), selon lequel cette valeur a baissé de 3% en 2008 et de 2% en 2009, même si elle devrait toutefois se stabiliser en 2010 «un peu au-dessus de 10.000 milliards d'euros». Ces chiffres montrent «l'importance de la crise mondiale» d'après le Bipe qui rappelle que même lors de la précédente crise immobilière dans les années 1990, «le patrimoine global des ménages avait encore crû en France à des taux compris entre 2 et 3% l'an».

 

La chute des prix de l'immobilier ancien en cause
Le cocktail responsable de cette baisse, en 2008, a été la chute des marchés boursiers, ainsi que la baisse des prix des logements anciens, faisant reculer «à la fois le patrimoine financier et le patrimoine non financier», indique le Bipe. A cela s'ajoute «la diminution très sensible du montant des nouveaux placements» sur le patrimoine, due à un affaiblissement du recours au crédit. En 2009, la reprise des marchés boursiers a compensé, en partie, la baisse engendrée par le recul du patrimoine immobilier.

 

Reprise à un moindre rythme
Pour les années à venir, le Bipe estime que le recul de la valeur du patrimoine non financier devrait perdurer, notamment à cause du tassement des prix des logements anciens. Mais il sera compensé par la reprise boursière et un retour des Français vers le crédit. Aussi, le patrimoine devrait reprendre de la valeur entre 2011 et 2014. Toutefois, il le fera «à un rythme bien inférieur à celui qui était observé avant la crise».

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