Bâtiments à ossature bois, traitement des eaux usées par les plantes, chauffage et eau chaude produits par une chaufferie bois : cet été s'est ouvert en pleine nature, en centre-Bretagne, un village de vacances de «nouvelle génération».

«Ce village est né de la rencontre entre un organisme à vocation sociale, LVT (Loisirs, Vacances, Tourisme), et la commune de Silfiac (56) qui, depuis dix ans, est particulièrement novatrice en matière de développement durable», souligne Nathalie Cléret, directrice du domaine de Crénihuel, qui reçoit depuis cet été ses premiers vacanciers dans un terrain de jeu de 34 hectares.

«Il y a eu conjonction entre les options environnementales de Silfiac et la volonté de LVT de participer à la dynamique économique d'un territoire: le village devait être un outil de développement structurant», résume Nathalie Cléret. A titre d'exemple, le solaire n'a pas été retenu car Crénihuel est situé dans une région très boisée où les agriculteurs cherchent à diversifier leurs activités. D'où l'option chaufferie bois, qui peut déboucher sur la création d'une filière et offrir une nouvelle source de revenus aux agriculteurs. Ce qui n'empêche pas le recours aux bornes photovoltaïques pour le balisage extérieur.

Le nouveau village, l'un des rares construits en France ces dernières années, compte 120 lits. Il s'appuie sur un ancien corps de ferme rénové, qui accueille principalement les salles communes et la restauration, ainsi que deux bâtiments neufs et innovants réservés à l'hébergement. Ici, le sol des chambres est recouvert de linoléum, mais du vrai: à base de lin, non de dérivés de pétrole. Pas de goudron sur le domaine interdit aux voitures, mais des cheminements en sable et chaux pour faciliter l'infiltration de l'eau.

«Tout ce qui est assainissement se fait par phytoépuration, ce qui nous rend très vigilants sur ce qui entre sur le site», insiste la directrice du domaine. L'épuration de «l'aire naturelle de baignade» ?on ne parle pas de «piscine» à Crénihuel' se fait également naturellement dans des bassins de décantation successifs. L'eau de cette aire paysagée et harmonieuse de 120 m2, qui allie pierres volcaniques et plantes, est évidemment chauffée au bois. L'ensemble des opérations d'assainissement est réalisé par une société spécialisée qui souhaite développer ce type de traitement, par exemple dans des aires de repos sur les autoroutes ou dans des campings.

«Ce village, c'est un peu une vitrine, se félicite la jeune femme. Beaucoup de collectivités, qui réfléchissent au chauffage bois, viennent nous voir, de même que des particuliers. Ceux-ci peuvent sans problème installer chez eux une aire de baignade similaire alors que nous, en tant qu'équipement collectif, n'avons pas encore l'agrément de la DDASS pour l'ouvrir à nos hôtes».

Cohérence oblige, pour l'alimentation, «on s'approvisionne essentiellement auprès de producteurs locaux. Certains produits sont bio. S'ils ne le sont pas, on travaille au minimum avec des produits dont on a la certitude qu'ils sont sains (...) Même les produits d'entretien sont bio».

«Nous nous efforçons d'expliquer notre démarche aux vacanciers. Mais ce n'est pas toujours évident, constate Nathalie Cléret. Venus d'horizons très divers, ils sont plus ou moins sensibles à cette question. Et, évidemment, on ne peut rien leur imposer: le village n'est pas une réserve d'Indiens pour écolos!»





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