A l’occasion d’une conférence de presse post Congrès très remarquée, l’UNSFA, sous la présidence de François Pélegrin, fraîchement réélu, a dévoilé les principaux axes de sa politique pour 2004-2005.

La pression est forte sur les architectes. Entre les Partenariats Public Privé (PPP) qui continuent de faire parler d’eux alors que rien n’a encore été décidé, la difficile mobilisation de toute la profession, et la relative indifférence du public face aux enjeux de l’architecture contemporaine, il leur faut jouer des coudes pour avancer des idées dans un débat public particulièrement miné, surtout en ces temps de vaches maigres économiques ou les impératifs de rentabilité tendent à prendre le pas sur tout le reste.

La réponse de l’UNSFA ? " Mettre les citoyens en appétit d’architecture " et redonner à l’architecte " sa place, toute sa place " selon la formule employée par François Pélegrin. Ce programme finalement très consensuel et rassembleur a pour but principal de " convaincre le citoyen que la qualité du cadre de vie est un facteur de paix sociale ". Derrière ce slogan de bonne volonté se cache pourtant des problèmes plus politiques. Il suffit pour s’en convaincre de lire la suite du programme : " Dénoncer les dangers des dysfonctionnements actuels ; Dénoncer les dangers les réformes en cours qui n’offrent pas de garantie pour la sauvegarde de l’intérêt public ; exiger du gouvernement d’entreprendre les réformes nécessaires pour moderniser la majorité des marchés publics ordinaires en permettant qu’ils soient pensés en coût global "; ou encore " du lobbying auprès des députés et sénateurs ". Par ailleurs, l’UNSFA, en équipe avec l’Ordre et le Syndicat de Architectes a annoncé " un tour de France " en forme de prélude à la rédaction d’un livre blanc sur l’architecture, et qui s’arrêtera dans la plupart des grandes villes de province d’ici au mois de février 2004. Cette tournée se veut autant un exercice de mobilisation syndicale qu’une cure d’écoute pour ceux qui parlent comme pour ceux qui tendent l’oreille.

" Notre ambition de tenir des assises nationales communes avec l’Ordre et l’UNSFA dès novembre, c’était peut-être un peu mettre la charrue avant les bœufs " reconnaît F. Pélegrin. " Avec le tour de France et le livre blanc, nous serons fin prêts pour tout mettre à plat et défendre nos intérêts comme il se doit ".

Interrogé il y a quelques jours sur le risque qu’il y avait à remplacer les assises nationales par ce tour de France au moment où les projets de loi pour les PPP commencent à circuler, F. Pélegrin n’a pas hésité à déclarer que " si cela doit tourner au vinaigre nous serons prêts ". Et il s’étonnait que la concertation promise par le gouvernement sur le sujet tarde à se matérialiser en vrai débat : " Nous voyons des textes circuler, avec des contributions et des prises de positions, comme celle du MEDEF, mais pas de dialogue ". Pour autant, l’UNSFA n’a pu que se féliciter de voir l’architecte remis au centre du dispositif dans le dernier projet en date à avoir circuler sur internet.

Sur un plan plus strictement syndical, l’Union des architectes espère pouvoir mettre en place, en plus de la représentation syndicale départementale, des Unions régionales de manière systématique. Dans la même optique d’un renforcement du syndicalisme, l’UNSFA a annoncé le renforcement de sa communication externe " avec les différents médias ".
On n’a pas fini d’entendre parler des architectes.

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