TRANSITION. Les pays européens ont conclu un accord qui fixe la part des énergies renouvelables à 32 % dans leur consommation finale d'ici à 2030, en progrès par rapport à celui fixé en 2014. Le secteur des transports y contribuera en optant pour des biocarburants durables. Détails.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire est satisfait de la directive Energies renouvelables adoptée ce 14 juin 2018 par les pays de l'Union européenne et qui définit de nouveaux objectifs pour la fin de la prochaine décennie. Alors qu'en 2014, ils visaient un niveau de 27 % d'EnR dans leur consommation finale, les membres de l'UE ont décidé d'accroître leurs ambitions en portant cette valeur cible à 32 %, se réservant même la possibilité de le revoir encore à la hausse en 2023. Brune Poirson, secrétaire d'Etat auprès du ministre, note : "En augmentant son objectif d'énergies renouvelables, l'Europe agit conformément à l'esprit de l'accord de Paris, qui recommande de relever son niveau d'ambition pour accélérer la lutte contre le changement climatique".
Eliminer l'huile de palme (des transports)
Dans le secteur des transports, c'est "une part minimale d'au moins 14 % du carburant doit provenir de sources renouvelables d'ici à 2030". Et il est bien précisé que les biocarburants de première génération - qui sont issus de cultures vivrières - ne devront "en aucun cas dépasser 7 % de la consommation finale du transport routier et ferroviaire" et les produits comme l'huile de palme, aujourd'hui au cœur d'une polémique pour son empreinte écologique défavorable, "seront progressivement éliminés". Le parlement européen souhaite que l'élimination se fasse "par un processus de certification". Nicolas Hulot ajoute : "L'objectif est de ne plus importer de produits comme le soja ou l'huile de palme, s'ils contribuent à la déforestation, est totalement cohérent avec la déclaration de New York sur les forêts, dans laquelle nous nous étions engagés dès 2014 aux côtés de pays comme l'Indonésie, à stopper totalement la déforestation en 2030". L'eurodéputée Les Verts Karima Delli regrette toutefois que l'objectif d'éradication de l'huile de palme dans les transports dès 2021, demandé par le Parlement européen, ait été repoussé de neuf ans. Les biocarburants avancés et le biogaz, pour leur part, devront représenter au moins 1 % de la consommation finale en 2025 et 3,5 % cinq ans plus tard.
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L'accord signé par les pays européens prévoit également qu'ils doivent "veiller à ce que les consommateurs européens puissent devenir des auto-consommateurs d'énergie renouvelable", et que leur soit garantie "une rémunération pour l'électricité renouvelable autoproduite qu'ils injectent dans le réseau".