La Bibliothèque nationale de France (BnF) a subi un fâcheux dégât des eaux. La rupture d'une canalisation a endommagé plus de 10.000 documents conservés dans les magasins de collections. Le bâtiment avait déjà connu pareille mésaventure en 2004.
La bibliothèque François-Mitterrand prend l'eau. Une rupture de canalisation a provoqué une importante fuite d'eau à proximité de réserves du département "Littérature & Art", endommageant plus ou moins gravement entre 10.000 et 12.000 documents conservés là. Selon l'AFP, des équipes ont immédiatement été mobilisées afin d'évacuer les trois magasins concernés et procéder au sauvetage des ouvrages, qui ont été déployés dans des salles de lecture pour sécher. Un certain nombre de livres, principalement de littérature française postérieure à 1850, pourront être remplacés, mais d'autres nécessiteront des travaux de restauration.
Des travaux de remise en conformité qui se poursuivent
La direction de l'établissement précise que la moitié des 12.000 ouvrages concernés aura réintégré les magasins moins d'une semaine après l'incident, survenu dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 janvier. Environ 1.500 livres nécessiteront un traitement particulier : remise à plat, restauration de reliure ou lyophilisation après congélation. "En dépit des dommages qu'il a occasionnés, ce sinistre n'entraînera pas de perte irrémédiable pour le patrimoine", assure la BnF, qui rappelle que, depuis 2001, elle a mis en œuvre 43 opérations significatives de mise en conformité progressive des réseaux hydrauliques pour un montant de 3,4 M€.
De son côté, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), estime que l'explosion par surpression des tuyaux PVC serait le résultat "de la diminution des budgets alloués à la maintenance". La direction signale, pour sa part, un dégel de crédits d'investissement accordé par le ministère de la Culture à la fin de l'année 2013 qui permettra d'accélérer les travaux de mise en conformité, "et, en particulier, de réaliser dès cette année le remplacement intégral (du réseau) dont la défaillance est à l'origine de l'incident". Car déjà, en 2004, des collections du département d'Histoire et de religion avaient été endommagées par un dégât des eaux touchant entre 400 et 500 mètres de linéaires. L'établissement estime que ce n'est donc pas un problème de maintenance, mais "un défaut de conception du bâtiment". La directrice générale du site a confié au Figaro que "Les incidents restent rares mais l'édifice a des points de fragilité" et que grâce aux actions correctrices entreprises leur nombre a "considérablement chuté". Le matériau utilisé pour les canalisations, le PVC, n'aurait pas dû être employé dans ce type d'édifice, qui aurait été construit de façon un peu hâtive voilà 20 ans. La Bibliothèque nationale de France dispose, en tout, de 180 magasins de stockage sur le site de Tolbiac, abritant plus de 11 millions d'ouvrages. Le département touché ce dimanche, est l'une des quatre collections du site, qui compte à lui seul plus de 2 millions de références.
Imaginée par Dominique Perrault qui a obtenu le prix Mies van der Rohe (1996)
Site de 7,5 hectares dont 60.000 m² d'esplanade et 12.000 m² de jardin au centre du bâtiment
Quatre tours angulaires de 79 mètres de haut
13,3 millions de documents conservés dont 11 millions d'imprimés
3.200 places dans 25 salles de lecture (1.500 accessibles à tous les publics et 1.700 réservées aux chercheurs et étudiants)