Une rénovation qui fait gagner de la surface habitable

 

Le programme de la réhabilitation portait donc, à l'origine, sur la façade. "Mais nous avons profité de cette opération pour dégager de la surface habitable", reconnaît Ilhem Belhatem, architecte de l'agence Atelier D, en charge du projet. Au final, outre la rénovation de la façade, trois nouveaux appartements ont vu le jour au rez-de-chaussée et sous les combles de l'immeuble. Les quinze autres logements n'ont pas subi d'intervention, en dehors des changements de fenêtres et du raccordement à la nouvelle chaudière gaz du bâtiment.

 

Soumis aux attentes des ABF
En ce qui concerne les travaux sur la façade, ils ont notamment consisté au décapage des couches de peinture, à la réparation des modénatures - conformément aux attentes des ABF - à la mise en peinture d'imperméabilisation en phase aqueuse, ainsi qu'à la reprise des soubassements, des bandeaux, des encadrements et des moulures. "Remettre en état la pierre en façade a été un vrai défi. En outre, nous avons procédé au changement des menuiseries et dégagé les terrasses au dernier étage qui sont aujourd'hui en usage", complète l'architecte. Le dernier étage a été l'objet d'une attention particulière, puisqu'en très mauvais état et laissé à l'abandon. "Nous avons isolé l'espace sous comble avec de la laine de chanvre, tandis que le plancher en bois a bénéficié d'une isolation en laine de bois. C'était un parti pris de n'utiliser que des techniques sèches dans cet environnement", nous explique Ilhem Belhatem.

 

La rénovation sous comble a ainsi permis de créer deux nouveaux appartements, un T2 d'environ 35 m2 et un T3 de 47 m2. Au rez-de-chaussée, un T1 de 23 m2 a aussi vu le jour à la place de qui a pu être une ancienne loge de gardien. "Bien sûr, il a été question avec le maître d'ouvrage d'envisager la rénovation des autres logements de l'immeuble, se souvient l'architecte. Mais pour des raisons de coûts, le projet a été abandonné pour le moment, il se réserve de le faire dans un second temps." Alors, le budget de la réhabilitation a été consacré à l'amélioration des parties communes, telles que l'escalier en bois qui a été rafraîchi, le hall d'entrée, le local technique ou encore les boîtes aux lettres. Les architectes ont également pu créer un local à vélo sur la cour arrière ainsi qu'une zone dédiée aux poubelles. En revanche, l'idée d'installer un ascenseur a été vite mise de côté, en raison de l'étroitesse des lieux.

 

Contraintes et mauvaises surprises
L'espace étriqué dans l'immeuble a d'ailleurs été une contrainte pour les architectes. Sans compter celles liées au fait d'intervenir en site occupé et celles intrinsèques à la façade. "L'intervention a été plus importante que prévu et du coup le budget de départ a été dépassé. Il y avait les contraintes avec les ABF, mais aussi les surprises que l'on a découvertes au moment du curage des combles…", se rappelle Ilhem Belhatem. Des éléments qui n'avaient pas été audités au préalable, et qui ont grevé la facture finale. "Mais le maître d'ouvrage a suivi, voyant l'intérêt d'avoir des volumes supplémentaire", conclut-elle.