MAISONS D'ARCHITECTE. A une vingtaine de kilomètres de Nantes, accrochée à un coteau viticole, se cache une maison en bois. Imaginée par l'architecte Gilles Cornevin, elle fait littéralement corps avec la nature et offre, en prime, une vue dégagée sur la Loire. Reportage.
D'anciennes terres agricoles situées en pleine campagne, entourées de coteaux viticoles et surplombant la Loire. C'est dans ce cadre bucolique que l'architecte Gilles Cornevin a décidé de vivre et de travailler.
Deux ans durant, il a donc planché sur un projet de construction rassemblant à la fois un lieu de vie et de travail. "Ce n'est jamais facile de travailler pour soi car l'on manque de recul et l'on met toujours la barre très haut", confie-t-il.
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Un projet difficile à faire accepter
Si la phase d'élaboration a été si longue, c'est aussi parce qu'il a fallu convaincre la municipalité d'accepter le projet : une maison bois bioclimatique aux lignes contemporaines. "Le plan local d'urbanisme était resté très traditionnel en termes de typologie d'habitat. Il n'autorisait que les constructions néo-régionales mais, heureusement, le maire a été réceptif et l'a modifié, ouvrant ainsi la porte à des projets architecturaux plus complexes".
Un belvédère sur la Loire
Gilles Cornevin a imaginé sa maison comme un "belvédère sur la Loire". Le séjour a ainsi été aménagé face au fleuve et agrémenté de nombreuses baies vitrées de manière à ce que les occupants puissent bénéficier d'une vue à 180° sur le fleuve. Une vue privilégiée dont profite d'ailleurs aussi le bureau situé juste en dessous la pièce à vivre au rez-de-jardin. "Séjour et bureaux sont dans le même bloc. Il vient s'emboîter de travers dans le L formé par le reste du bâtiment, une position qui permet d'obtenir une perspective plus large sur le fleuve", informe l'architecte.
Conception bioclimatique
Pour maximiser les apports solaires et donc réussir à réduire les besoins en chauffage du logement, l'architecte a opté pour une orientation sud/est de la maison. Toutes les pièces à vivre ont été disposées ainsi le long de ces façades ensoleillées car agrémentées de nombreuses baies vitrées. "Chaleur et lumière sont au rendez-vous", commente Gilles Cornevin.
Disposition anti-surchauffes
Cependant, pour éviter les surchauffes, quelques dispositions ont été prises. Des brises soleil agrémentent, par exemple, la façade sud. "Ils ont été dimensionnés pour que les rayons ne touchent pas les vitrages en période estivale", précise l'architecte. Deux fenêtres ont également été ajoutées dans la toiture. Reliées à des sondes, elles devaient s'ouvrir automatiquement en cas de température trop excessive à l'intérieur du logement mais, pour l'heure, elles n'ont jamais été actionnées. Une source de satisfaction pour Gilles Cornevin.
Rez-de-chaussée
Les pièces à vivre ont été regroupées le long de la façade sud, la plus ensoleillée.
Au nord, partie la plus froide de l'habitation, ont été aménagées les pièces techniques - buanderie, salle de bains - ainsi que les chambres.
Rez-de-jardin
Au rez-de-jardin, les bureaux qui bénéficient d'une vue dégagée sur la Loire.
L'on distingue ici très bien le bloc emboîté de travers dans le L, formé par le reste du bâtiment.
Des pièces cloisonnées
En opposition avec les modes actuelles, l'architecte a opté pour un cloisonnement des pièces. Ici, une vue de la cuisine.
On notera la présence au sol d'un carrelage foncé, choix destiné à favoriser l'emmagasinement des calories.
Une façade sud presque entièrement vitrée
Si l'habitation entretient une relation particulière avec la Loire, elle n'en néglige pas pour autant toute la nature environnante, bien au contraire. Et pour cause : il a tout fait pour multiplier les vues sur l'extérieur, comme en témoigne les nombreuses baies vitrées qui ornent toute la façade sud, et favoriser la circulation entre l'intérieur et l'extérieur.
Chaque pièce situées de ce côté de la maison sont d'ailleurs agrémentées de portes qui donnent accès à la terrasse. La présence même de cette dernière, dont on ne manquera pas de remarquer ses généreuses proportions, révèle l'importance de l'extérieur.
Un escalier architectural
Un escalier architectural assure la transition entre les deux niveaux. "Sur la structure acier aux lignes aérienne viennent se poser de simples marches en chêne", précise l'architecte.
L'oeil, toujours en contact avec la nature
L'architecte a également travaillé les vues et les perspectives à l'intérieur même du logement. La position de chaque ouverture a donc été minutieusement étudiée. "J'ai cherché à faire rentrer la nature dans la maison, explique-t-il. Je voulais que l'œil des occupants soit toujours en contact avec du vert".
A sa plus grande satisfaction, l'objectif est atteint partout, même dans l'escalier qui relie les deux niveaux.
Il a été agrémenté d'un mur rideau en verre sablé qui laisse voir la nature via un bandeau vitré horizontal ouvrant sur le paysage alentour.
La nature, partie prenante du projet
Dès l'origine, la nature a été partie prenante du projet puisque l'architecte a tenu à respecter la topographie accidentée du terrain. "Au lieu de considérer sa déclivité comme un inconvénient, j'en ai fait un atout architectural". Résultat : elle vient s'insérer en pleine pente et se fond donc totalement dans le paysage.
Présence massive du bois
Autre élément qui rapproche sans conteste la maison de la nature : la présence massive de bois aussi bien à l'intérieur avec une ossature bois et les parquets en bois massifs des chambres qu'en extérieur avec un bardage en douglas, des menuiseries extérieures en chêne, la terrasse et les brise-soleil.
Un matériau rapide à mettre en oeuvre
"Le bois est matériau qui a plein de qualités, commente Gilles Cornevin. Il est chaud, doux au toucher, rapide à mettre en œuvre et très résistant".
Des lisses horizontales pour créer une dynamique en façade
En plus de ses qualités thermiques et structurelles, le bois sert à donner du caractère à la maison. L'architecte n'a en effet pas opté pour un bardage traditionnel mais pour un assemblage de tasseaux horizontaux, biseautés en partie haute et basse pour faciliter l'écoulement de l'eau. "Ces lisses étirent le bâtiment en longueur, elles lui apportent donc une vraie dynamique", Gilles Cornevin. Tout l'art de se faire remarquer tout en étant discrète !
Fiche technique
Prix : 410 000 euros TTC
Date de livraison : novembre 2010
Durée du chantier : 11 mois
Bardage bois en douglas avec lisses horizontales trapézées
Menuiseries extérieures en chêne
Vitrages à faible émissivité
Isolation ouate de cellulose
Puits canadien couplé à VMC double flux
Chauffage et eau chaude par chaudière à granulés bois
Consommation énergétique : comprise entre 35 et 50 KWH/m2/an