Pour les maisons à étage, l'écart moyen dans la configuration RT2012 est de -3,8 % en faveur du parpaing et -1,7 % en faveur de la brique, par rapport à une structure bois. Dans les versions passives de ces habitations R+1, les écarts s'inversent : la construction parpaing devient +1,2 % plus chère que le bois, et la brique +0,9 % plus onéreuse. La synthèse souligne : "Dans cette configuration architecturale, on remarque une inversion du rapport des prix engendré par le passage de la RT2012 au Passif, puisque le bois devient plus compétitif que les solutions maçonnées". Même si la valeur du macro-lot "Clos-couvert" est plus importante en solution bois, avec les planchers intermédiaires, une compensation s'observe dans les autres lots "Plaquisterie" et "Equipements techniques" qui sont "en forte augmentation sur les versions maçonnées, phénomène encore plus marqué sur le niveau passif". Quant aux projets de maisons individuelles accolées, la situation est relativement identique. Dans les versions RT2012, le coût de construction en parpaing est à -3,4 % par rapport au bois, et la brique à -1 %. Cependant, en version Passive, le rapport s'inverse à nouveau, avec -1,4 % pour le bois par rapport au parpaing et -0,9 % pour le bois face à la brique. L'isolation thermique par l'extérieur entraîne un surcoût tandis que les surfaces plus petites des logements étudiés (85 m² contre plus de 100 m² dans les autres configurations) "font prendre mécaniquement une part plus élevée" au macro-lot "Equipements techniques & finitions".

 

 

Convaincre de la pertinence du choix bois

 

"Les écarts relevés sont bien en deçà des idées reçues et des chiffres régulièrement cités", fait valoir la conclusion de l'étude. En tout, 70 variantes ont été étudiées, nécessitant une année de travail à sept personnes, dont deux chez l'entreprise qui construit les pavillons servant d'exemples, un thermicien, un expert de chez Futurobois et trois étudiants pour la conception des plans et des détails 3D des modèles. Interrogé sur les limites du travail mené, Nicolas Marot nous confie : "Nous nous sommes limités au seul coût de construction. Il n'y a pas d'analyse sur la durée de vie du bâtiment mais les comportements des occupants sont trop variables pour une modélisation". Le travail d'analyse est représentatif pour la construction en région Poitou-Charentes, mais pourrait donner des résultats différents dans d'autres zones climatiques ou sismiques. Quant à Futurobois, qui espère convaincre davantage de maîtres d'ouvrages de passer à la construction bois grâce à ce nouvel argumentaire, elle tourne déjà son regard vers d'autres typologies de bâtiments, comme le logement collectif, les bâtiments publics tels les crèches ou les écoles, voire le petit tertiaire. Des études qui pourraient débuter en 2017.

 

 

Méthodologie de l'étude comparative :
Zone climatique : La Rochelle (zone H2b)
Zone de sismicité : zone 3
Orientation des bâtiments : sud
Fondations soubassements : terre-plein en maçonnerie
Vêtures extérieures : bardage Douglas massif sur les ossatures bois, enduit monocouche sur les maçonneries
Ouvertures : menuiseries PVC pour les fenêtres battantes, aluminium pour les baies coulissantes
Vitrages : double (RT2012) ou triple si nécessaire (Passif)
Fermetures des menuiseries : volets roulants à coffre type demi-linteau
Ventilation mécanique : simple flux Hygro-B (RT2012) ou double flux si nécessaire (Passif)
Chauffage-ECS : pompe à chaleur
Emetteurs de chauffage : plancher chauffant hydraulique à basse température
Surface de référence : surface habitable équivalente entre les variantes, la surface des fondations et de dalle sont variables suivant le système constructif et l'épaisseur des murs
Prix comparés : intègrent tous les lots de travaux de construction faisant l'objet de demande de devis par l'architecte, le maître d'ouvrage ou le particulier, seules les peintures et l'équipement de la cuisine n'entrent pas en ligne de compte.

actioncl