Une charmante cheminée pour une chaufferie

 

Cet équipement, édifié dans les années 50, est une figure incontournable de ce quartier de 1.500 logements, car il permet non seulement de fournir du chauffage mais aussi de l'eau chaude. En tant que véritable témoin du passé, il n'était pas question pour la ville et l'exploitant de le démolir, ni même de le remplacer : "Notre mission consistait avant tout d'habiller la plus vieille dame du quartier", plaisante l'architecte Thibaut Robert, de L-BA - Living and Building Achishop.

 

Un petit défi pour l'agence d'architecture puisqu'ici, il s'agit bel et bien d'un travail de design urbain avec ses contraintes parmi lesquelles l'intégration des moyens d'accès à la toiture du bâtiment et l'ensemble des conduits techniques. Ainsi, le choix s'est porté sur la réalisation d'un drapé léger métallique offrant l'impression d'une enveloppe flottante, mais aussi une brillance permettant des effets de jour comme de nuit.

 

Une cheminée de 25 mètres de haut
Pour construire cet ouvrage contemporain de 25 mètres de haut, 250 segments horizontaux de 7 cm ont été nécessaires : chacun d'entre eux formant un cerceau. Ensuite, ils ont été assemblés en plans parallèles entrecoupés de 3 cm de vide. Une volonté de la part du maître d'œuvre afin d'afficher une certaine transparence et "ne pas masquer la cheminée d'origine, notamment dans la journée où elle se laisse deviner derrière la robe". Pour créer ce fourreau métallique entièrement supporté par la cheminée, sans aucun appui sur le sol, les architectes ont fait appel à la société Chauvet qui a réalisé un véritable travail d'orfèvre : "Deux ouvriers, entièrement dédiés au projet, ont préfabriqué chaque pièce à la main en usine et les ont soudées", confie l'architecte. Cette petite prouesse s'est ensuite poursuivie sur le chantier où tout a été monté en seulement trois semaines, par livraison des différentes sections mesurant deux mètres chacune.

 

Une remise aux normes
Outre l'aspect esthétique, le projet a aussi permis de remettre aux normes la chaufferie collective. Ainsi, les anciens murs rideaux vitrés non-conformes en matière de coupe-feux ont été remplacés par des murs en maçonnerie en bardage en aluminium gris. Ils complètent dorénavant la brique, matériau initial, qui a été conservée. De plus, les architectes ont reconfiguré les sorties de secours et revu les accès, notamment ceux concernant la maintenance lourde. A cela, s'ajoute la mise en place de 10 m2 de volets de désenfumage. Depuis novembre, la cheminée est achevée et a commencé sa seconde vie. Et qui sait, après avoir subi une telle métamorphose, elle pourrait bien en avoir encore une troisième en se convertissant à un nouveau combustible, et pourquoi pas un écologique.

 

 

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