Cette rénovation se veut l'écho du Mouvement moderne, un courant d'architecture apparu au début du XXe siècle et caractérisé par un décor minimal, aux lignes géométriques pures. "La rue Mallet-Stevens a été le théâtre de cette architecture révolutionnaire dont Le Corbusier fut le ténor", poursuit Delphine Aboulker. "Ce mouvement, auquel bien d'autres architectes ont participé, dont Robert Mallet-Stevens, s'est construit en réaction au décor traditionnel et répond à la ligne de conduite de ces architectes comme l'américain Louis Sullivan pour qui la forme devait découler de la fonction ou encore l'autrichien Adolf Loos qui affirmait : 'L'ornement est un crime' ".
Une œuvre d'art
Pour la réalisation de cet édifice, Robert Mallet-Stevens a collaboré avec l'architecte Jean Prouvé et l'atelier du maître-verrier Louis Barillet, qui adapta l'art du vitrail aux besoins esthétiques de l'époque Art déco. Toutes les verrières de l'atelier ont été réalisées par ce dernier tandis que la porte d'entrée, chef d'œuvre en fer forgé, a été conçue par Le Corbusier. La hauteur sous plafond, elle atteint 6 m, était nécessaire aux sculpteurs tandis que le jeu de niveaux permettait aux artistes d'avoir des points de vue variés sur leurs œuvres (plongée /contre-plongée). Des ruptures d'échelles, des ambiances variées, une acoustique remarquable, des huisseries très graphiques, une porte métallique haute et coulissante (pour le passage d'œuvres de grande dimension)... l'atelier des frères Martel est une œuvre d'art en soi.
"Les propriétaires se sont d'ailleurs tellement passionnés pour les lieux qu'ils ont également acheté, il y a quelques années, l'appartement du dernier niveau de l'hôtel particulier où ils ont installé leur chambre. Deux niveaux, qui ne leur appartenaient pas, séparaient ainsi les pièces à vivre des pièces de nuit, ils devaient passer par les parties communes pour accéder à leur chambre !"
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