DIAPORAMA. Conçue comme un habitat troglodytique, Naturadome est un bâtiment haute performance qui fait appel à des procédés de construction simples et rapides. La maison, bioclimatique, trouve sa place sous un dôme végétalisé qui l'isole des éléments. Découverte avec Benoît Darré, son concepteur.
La maison Naturadome ressemble un peu à un logis de Hobbit : intégrée à une butte, protégée par un toit végétalisé, elle adopte des formes douces et accueillantes. Mais la comparaison s'arrête là, l'habitat, imaginé par Benoît Darré, s'appuie sur des savoir-faire modernes. Il s'agit en fait d'une écoconstruction qui utilise au maximum des ressources locales recyclées et des matériaux présents sur site. "La voûte en béton armé est coulée sur une structure métallique provenant d'anciennes alvéoles aéronautiques. Ces tôles galvanisées, étanches et parfaitement préservées, assurent deux fonctions : le fond de coffrage, d'une part, et l'aspect esthétique de l'intérieur", nous explique le concepteur.
"La simplification maximale des méthodes était nécessaire pour abaisser les coûts", poursuit Benoît Darré. Le béton employé, déjà développé pour les piscines Naturaswim, présente la particularité de ne pas nécessiter de coffrage spécifique, des équipements qui multiplient par quatre la facture. "Nous avons travaillé sur la rhéologie du matériau et il présente une texture très collante. La voute, d'une épaisseur de 15 à 40 centimètres (selon les ondulations de la tôle sous-jacente), peut être coulée en une seule journée par quatre personnes. Et elle ne nécessite aucun traitement puisqu'elle est dissimulée par cette tôle", détaille le directeur général de l'entreprise Pomès-Darré. L'arche de béton obtenue est ensuite isolée par une couche de copeaux de bois recyclé, issus des propres activités de l'entreprise qui valorise ainsi ses déchets. "Le matériau broyé de faible densité, seulement 300 kg/m3, permet également de séquestrer des tonnes de bois", précise-t-il. La construction peut ainsi présenter un bilan carbone très favorable. Afin de le préserver, cet isolant est protégé par une géo-membrane assurant l'étanchéité, tandis que l'ensemble est encore recouvert d'une forte épaisseur de terre. "Au minimum 40 centimètres de substrat. Il est même possible d'en faire un potager ou d'y cultiver de la biomasse pour produire l'énergie primaire de la maison !", certifie Benoît Darré.
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Des consommations réduites au minimum
Les façades, orientées selon les concepts bioclimatiques, sont réalisées en béton cellulaire (20 cm) et isolées par de la laine de verre. "Sur Naturadome 2, notre prochaine maison, ces cloisons extérieures qui ne sont pas des murs à proprement parler, seront construits en panneaux de bois usinés en atelier, ce qui réduira encore les délais", nous dévoile le directeur général. Bénéficiant d'une large surface vitrée au sud, la maison est chauffée en hiver par les apports solaires, tandis qu'elle est rafraîchie en été par sa voûte végétalisée. Les consommations sont donc réduites au minimum. Du côté des équipements, l'habitation troglodytique possède un petit poêle à pellets relié à une VMC double flux. "Elle-même est également couplée à un puits canadien : un tube court horizontalement sous 1,5 mètre de terre dans le jardin, sur 30 à 40 mètres de distance", précise Benoît Darré. Les aménagements intérieurs sont entièrement personnalisables. Le concepteur insiste sur les possibilités d'usage, autres que l'habitat : ERP, locaux professionnels voire industriels.
Selon son promoteur, le prix de construction reste inférieur à celui de constructions conventionnelles : il annonce 1.150 €/m² HT. Une première maison Naturadome de 180 m² a été réalisée à Lapeyre, dans les Hautes-Pyrénées. "Nous avons commencé aujourd'hui la construction de la deuxième qui disposera d'une voûte de deuxième génération, s'appuyant sur un procédé nouveau. L'abri pour la voiture, qui sera adossé à l'habitat, sera réalisé à l'aide d'un béton de pierre reconstituée et d'un coffrage plein en matériau excavable. Le volume intérieur sera dégagé et présentera un style encore plus naturel", assure le concepteur. De quoi s'affranchir des tôles aéronautiques dont l'entreprise dispose d'un petit stock, environ 360 mètres linéaires, soit de quoi construire une quarantaine de maisons. Benoît Darré espère donc multiplier ces habitats bioclimatiques aux quatre coins de la France, leur intégration aux paysages étant assurée.
Fiche technique
Projet : construction d'une maison bioclimatique
Localisation : Lapeyre (Hautes-Pyrénées)
Entreprise générale : Pomès-Darré
Surface : 180 m² (dont 30 m² en mezzanine)
Coût : 1.150 €/m²
Localisation : Lapeyre (Hautes-Pyrénées)
Entreprise générale : Pomès-Darré
Surface : 180 m² (dont 30 m² en mezzanine)
Coût : 1.150 €/m²
Espace à vivre
La pièce principale dispose d'une grande hauteur sous plafond qui la rend agréable et lumineuse.
Chambre de fille
Sous le dôme, la chambre d'enfant. On devine la structure métallique de coffrage.
Chambre de garçon
La chambre de l'aîné, qui dispose de plus d'intimité.
Chambre des parents
La chambre des parents, rideaux fermés, dévoile un ciel étoilé.