La vétusté laissera bientôt place à la biodiversité au zoo de Vincennes. Après avoir fermé ses portes en 2008, le parc, situé à l'est de Paris, va bientôt entamer une rénovation complète, financée par un PPP regroupant de grands acteurs de l'immobilier et de la construction. Pour accueillir, dans quatre ans, les animaux dans un milieu le plus proche possible de leur environnement naturel.
Le parc zoologique de Paris va se refaire une beauté, et surement aussi une nouvelle réputation. Fermé en 2008 car jugé trop vétuste, le lieu, que l'on connait aussi sous le nom de zoo de Vincennes, sera bientôt entièrement rénové, pour accueillir à nouveau animaux et visiteurs au printemps 2014. La rénovation du parc de 14,5 hectares sera structurée autour de trois éléments : écosystème, bien-être des animaux, immersion du visiteur. Ces thèmes guideront les aménagements architecturaux et paysagers et le parcours des visites. En effet, s'il s'agit d'accueillir les animaux dans de meilleures conditions, le parc se veut aussi «une attraction culturelle forte et ouverte à tous les publics», et ses animaux «sont présentés dans des paysages évoquant leur milieu d'origine et deviennent alors des ambassadeurs et des médiateurs permettant de sensibiliser les visiteurs aux problèmes environnementaux de la planète», indique Bertrant-Pierre Galey, directeur général du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).
Le premier PPP pour un zoo
Le projet de rénovation, nommé Chrysalis, a été réalisé dans le cadre d'un partenariat public-privé, le premier pour un zoo, constitué du groupe Caisse des dépôts et consignations (meneur du groupement d'entreprise), ainsi que de la Caisse d'Epargne, d'Icade et de Bouygues Construction. Le programme de rénovation de 133 millions d'euros sera financé en grande partie par ce groupement, l'Etat apportant 30 millions d'euros. Le groupement privé prendra également en charge l'entretien du parc, soit 4,3 millions d'euros annuels, mais le Muséum national d'histoire naturelle lui versera chaque année pendant 25 ans une redevance de 12,25 millions d'euros. La maîtrise d'œuvre du projet est assurée par un groupement constitué principalement de l'atelier de paysagiste Jacqueline Osty et associés, des cabinets d'architecture Bernard Tschumi urbanistes Architectes et Synthèse Architecture, et du cabinet d'ingénierie Setec Bâtiment.
Le permis de construire doit être déposé cet été, pour que les travaux commencent en juillet 2011 et durent 27 mois. A l'exception du grand rocher de 16.100 m2, le parc était parsemé de rochers trop dégradés pour être restaurés, et qui servaient surtout à cacher des bâtiments techniques devenus obsolètes.
Enveloppes
Dans la nouvelle configuration du zoo, de nouveaux rochers seront créés pour accompagner les présentations animalières en s'intégrant dans le paysage, et de nouveaux reliefs suggéreront les différentes parties du globe. Car le parc sera découpé en six biozones, incarnant chacune une région, mais aussi une problématique de conservation des espèces : déforestation, pollution, réchauffement climatique… En outre, les enveloppes des bâtiments seront conçues à partir de matériaux bruts ou naturels et agiront comme des filtres sur l'environnement. «Ce sont des membranes symbiotiques qui interagissent avec leur milieu et sont de plusieurs natures : l'enveloppe dite bioclimatique pour créer un climat tropical dans les serres, l'enveloppe dite topographique pour le bâtiment de la plaine africaine, l'enveloppe volumétrique à base de filets aériens pour la Grande Volière», expliquent les architectes.
Ce zoo nouvelle génération doit rouvrir ses portes en avril 2014, mais certains animaux seront absents, car la surface a été jugée insuffisante pour garder les éléphants, hippopotames et ours dans des conditions acceptables. Quelque 130 espèces avec près de 1.000 animaux seront tout de même représentées dans ce tour du monde de la biodiversité.
Plan masse
Après une rénovation de 27 mois, le parc zoologique de Paris rouvrira ses portes en avril 2014.
Entrée du parc
Dès l'entrée, les milieux dans lesquels évoluent les animaux seront suggérés par des paysages diversifiés.
Organisation du zoo
Le zoo sera organisé autour de six biozones.
- la biozone Patagonie : Pampa,
côte rocheuse, forêt andine
- La biozone Sahel-Soudan : savane arborée, savane arbustive, savane rase et delta africain
- La biozone Europe : forêt de conifères et forêt de feuillus
- La biozone Guyane : forêt tropicale humide
- La biozone Madagascar : forêt humide de l'Est, forêt sèche de l'Ouest
- La biozone Afrique équatoriale, provisoirement remplacée par la biozone Australie
Europe
Biozone Europe
Guyane
Biozone Guyane
Patagonie
Biozone Patagonie
Savane africaine
Hub d'observation depuis la savane africaine.
La grande Volière
Dans la continuité des volumes majestueux du Grand Rocher s'accrochera une volière de plus de 2.000 m2. Elle reprendra l'emprise de l'ancienne fauverie, et sera habitée par des oiseaux en vol libre.
Serre
Le parc se veut «une attraction culturelle forte et ouverte à tous les publics», et ses animaux «sont présentés dans des paysages évoquant leur milieu d'origine et deviennent alors des ambassadeurs et des médiateurs permettant de sensibiliser les visiteurs aux problèmes environnementaux de la planète».
Girafes
Les girafes comptent parmi les seuls animaux qui seront présents dans l'enceinte du zoo pendant sa rénovation.
Milieux naturels
Plan de répartition des milieux.
Kiosque
En léger retrait du parcours principal, à la fin de chaque parcours, des kiosques d'observation, sortes de volières figurés, seront installés. Ces abris végétalisés permettront d'accueillir des visiteurs en groupe ou en visite guidée.
Circulations
Plans de circulation
Plan topographique
Transformations
Synthèse des transformations.