Un tunnel sous le Rhône

 

De plus, et pour assurer la stabilité du front de taille devant et sur le pourtour de la machine, une boue argileuse spéciale dite bentonitique, fabriquée sur le site, est injectée sous pression à l'avant du tunnelier dans le sol afin de le consolider et réduire sa perméabilité. Cette boue est directement acheminée depuis une centrale installée en surface. «Elle a la particularité d'être liquide lorsqu'elle est en mouvement et épaisse lorsqu'elle est au repos», précise Rodolphe Munier. Cette boue permet aussi le retour de tous les déblais qui sont remontés en surface à Gerland par une canalisation sous pression hydraulique qui les évacue avant qu'ils soient retraités. Enfin, des tirs de mine ont également été utilisés pour l'excavation du puits Orsel, de 18 m de diamètre sur 25 m de profondeur. «C'est par ce puits de granit que le tunnelier sortira», ajoute Salah Ghozayel.

 

Concernant les pièces du tunnelier, elles ont été fabriquées sur différents sites industriels en Europe, puis envoyées en Allemagne pour un montage à blanc nécessaire aux tests avant livraison sur le chantier. «Les études de conception ainsi que le montage du tunnelier ont duré 9 mois, d'août 2009 à avril 2010. L'ensemble est ensuite démonté puis transporté en pièces détachées par convois exceptionnels vers le site de Gerland», énumère le chef de projet infrastructures. Cette opération a duré 2 mois et les premiers éléments ont été reçus sur le site au mois de juin 2010.
Le tunnelier a été à nouveau assemblé en surface et la fin de l'assemblage dans le puits d'entrée de Gerland durant l'été, pour un début de creusement le 27 septembre 2010.

 

Au final, les opérations de construction et de préparation du tunnelier ont nécessité 14 mois de travail avant le démarrage du creusement. Une quinzaine de personnes sont mobilisées en permanence pour le bon fonctionnement de ce dernier, et en période de pic sur le chantier, ce sont 200 personnes qui s'activent.