L'enquête annuelle Promotelec dévoile que les propriétaires occupants cherchent de plus en plus à améliorer le confort de leur logement en réalisant des travaux. Les économies d'énergie, en revanche, ne font pas partie des motivations clefs... et la domotique, bien qu'appréciée, reste dans le domaine du possible. Décryptage.
Pour la troisième année consécutive, l'association Promotelec a enquêté* auprès des propriétaires occupants afin de comprendre leur vision de leur logement. Et, si une large majorité des Français interrogés sont satisfaits de leur habitation, 28% ont toutefois l'intention d'y réaliser des travaux dans les années à venir.
"C'est une surprise qui s'explique probablement par la difficulté grandissante à revendre : on grandit plutôt que de déménager", analyse Yankel Fijalkow, sociologue. Le portrait-robot du foyer enclin à transformer son logement : un couple d'actifs avec enfants, habitant une maison individuelle d'environ 100 m2.
La plupart de ces propriétaires occupants ont déjà entamé les travaux, pas tant pour des raisons de vétusté (28% des répondants) que pour améliorer le confort de leur maison (64%). Au programme : l'embellissement, pour 74% d'entre eux, loin devant le changement des ouvertures (62%), le réaménagement et l'extension (57%), la modification du chauffage (56%) et l'isolation intérieure (49%).
Les économies d'énergie ne sont pas un argument fort
Étonnamment, seuls 28% des répondants citent la réduction des dépenses énergétiques comme une motivation pour réaliser des travaux dans leur habitation. "Et moins de 8% des travaux réalisés ces dernières années dans ces logements l'ont été grâce aux aides publiques", ajoute Damien Hasbroucq, directeur général adjoint de Promotelec.Des constatations à l'extrême opposé des campagnes incitant les ménages à investir dans les énergies renouvelables et l'isolation. "Peut-être faut-il se demander si ces dispositifs fiscaux intéressent les propriétaires occupants, majoritairement des retraités qui, s'ils peuvent avancer le coût des travaux, ne font pas la démarche de récupérer leur investissement", souligne Dominique Desmoulins, directeur général de l'association.
Enfin, 38% des propriétaires interrogés n'ont pas pu réaliser les travaux qu'ils souhaitaient... alors que, là encore, certains projets pouvaient peut-être être financés en partie par des aides publiques. "Le manque d'information est un problème concret", insiste Damien Hasbroucq.
La domotique, mieux connue... mais pas encore apprivoisée
L'information du public pêche aussi sur la question de la domotique, même si Promotelec note une amélioration. En 2015, 58% des propriétaires occupants jugent que "l'avenir est à la maison automatisée" et pilotable à distance, soit 10 points de plus qu'en 2013. 44% considèrent qu'il est important de disposer d'un écran de contrôle, en particulier pour être informés sur la consommation de chauffage (47%), d'eau (31%) et d'électricité des appareils (23%).Et pourtant, entre le discours et les faits, le fossé se creuse ! Seuls 15% des propriétaires interrogés ont déjà équipé leur maison de systèmes domotiques et, s'ils disposaient d'un budget illimité, 14% seulement choisiraient d'automatiser complètement leur logement. "Le particulier comprend à présent à quoi servent ces technologies, mais il les trouve toujours trop chères", admet Damien Hasbroucq.
Le directeur général adjoint souligne, par ailleurs, que le manque de professionnels formés à l'installation des équipements domotiques n'a pas aidé à populariser le concept auprès des particuliers. Et rappelle que Promotelec propose un annuaire des installateurs qualifiés.
Les écoquartiers plébiscités
Selon l'étude, les propriétaires occupants rêvent d'un quartier mieux équipé en commerces et services (33%), mieux desservi (32%) et d'un environnement plus agréable (30%). La moitié d'entre eux plébiscite les écoquartiers, contre seulement 31% en 2013.
* Enquête menée par Ipsos auprès d'un échantillon représentatif de 1.086 propriétaires occupants. Le questionnaire d'une durée moyenne de 35 minutes a été administré par internet via le panel Ipsos. La représentativité de l'échantillon est assurée grâce à la méthode des quotas appliquée aux variables de sexe, d'âge, de profession de la personne référente du ménage, de région, de taille du foyer et de type de logement.