A Nantes, deux immeubles d'habitation chauffés au moyen de chaudières individuelles à gaz ont participé à une expérimentation liée aux consommations énergétiques. Les logements de l'un des deux ont été équipés de thermostats connectés qui ont diminué les besoins sur toute la saison de chauffe. Zoom.
Entre les mois d'octobre 2015 et de mars 2016, les habitants de 72 appartements d'un immeuble de Nantes (Loire-Atlantique) ont testé l'utilisation d'un thermostat connecté Qivivo. Et les résultats de ce premier automne-hiver seraient convaincants : les économies d'énergie réalisées, sans travaux hormis l'installation des boîtiers communicants, seraient substantielles. La start-up explique : "Nous avons équipé un immeuble d'habitation avec notre solution. Les logements étaient tous chauffés avec des chaudières individuelles au gaz. Le bâtiment a été choisi car il était similaire à un second, juste à côté, dans lequel les chaudières étaient équipées de système de régulation par bus Saunier Duval. Cela nous a permis de faire la comparaison entre les deux".
Qivivo annonce : "Nous avons fait réaliser 31 % d'économies d'énergie supplémentaires grâce à notre thermostat". La société explique que le but de l'opération était d'apporter une solution simple à cette question de régulation du chauffage, notamment en raison de la typologie de population rencontrée dans ces logements sociaux, en grande partie âgée. "Il fallait que le système soit accessible à tous par son utilisation et ne nécessite pas de smartphone, d'ordinateur ou de connexion Internet", détaille Aurélien Cancian, le responsable marketing de la marque. L'installation du boîtier devait être la plus simple possible, techniquement et économiquement. Or, l'automate développé par la startup s'adapte aisément à tout un panel de chauffages à contact sec (gaz, mais également fioul, pompe à chaleur, poêle ou chaudière à granulés) ou de chauffages électriques (compatibles fil pilote). Et la mise en route du thermostat est réduite à sa plus simple expression puisque sa programmation est automatique : seules deux touches à effleurement ornent sa façade afin de fixer une température de consigne.
Bailleurs et locataires sont satisfaits
L'engin apprend seul des habitudes des occupants du logement. Il s'adapte ensuite à leurs sensations de confort et aux données de ses capteurs de température et de présence. Le thermostat Qivivo se connecte également à la station météo la plus proche de l'habitation afin d'anticiper les évolutions de température extérieure. "Le dernier point était de pouvoir remonter les informations sur les habitudes de chauffe des habitants et ainsi déceler éventuellement des comportements de surchauffe ou des situations de précarité énergétique", fait-il valoir. Et la société l'assure : "Le bailleur était plus que satisfait car, en plus des résultats, il n'a eu aucune plainte de ses locataires". Quant au budget de l'opération, il était de 250 €/logement (soit 18.000 euros sur l'ensemble de l'immeuble). Un investissement rentabilisé en quelques mois, d'autant que le produit est éligible au Crédit d'Impôt sur la Transition Energétique et au taux de TVA réduit s'il est posé par un professionnel qualifié.
La jeune pousse nantaise, née en 2012, explique que son thermostat connecté est également pensé pour les professionnels, puisqu'elle développe tout un panel de services qui sont destinés à ses partenaires poseurs, aux plombiers chauffagistes, électriciens et autres entreprises de rénovation. Car grâce à une interface dédiée (Qidiag), ces acteurs du bâtiment peuvent accéder à des données spécifiques, plus poussées. Pour le bailleur social, la solution Qivivo permet de disposer d'une vue d'ensemble de l'état d'isolation de son parc immobilier et de mieux prioriser ses travaux de réhabilitation. L'an passé, la startup évaluait à 7 millions le nombre de foyers compatibles avec son produit connecté. Des économies de plusieurs centaines de millions d'euros pourraient donc être réalisées dans l'Hexagone en adoptant des solutions de pilotage intelligentes. Elle cite l'exemple de la commune de Marsilly (Charente-Maritime), qui gère un parc de 17 bâtiments municipaux et consacre 20 % de son budget de fonctionnement à la question énergétique. Deux thermostats ont été installés dans l'école (chauffée à l'électricité) et dans le musée (chaudière au gaz), amenant, selon les calculs de Qivivo, une réduction de la facture de 20 %, sans travaux de rénovation.
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Localisation : Nantes
Typologie : immeuble de logement social datant d'avant les années 1930
Hauteur : R+3
Nombre de logements : 72 logements de 50 m² environ
Budget : 18.000 €
Période de test : octobre 2015-mars 2016
Solution de chauffage : chaudières individuelles à gaz
Résultat : -31 % de consommation énergétique