INTERNATIONAL. La ville de Guayaquil vient d'inaugurer le premier mode de transport par câble du continent qui ne franchit pas une montagne mais traverse un fleuve. Une infrastructure financée en grande partie par un prêt de l'Agence française de développement, et réalisée par un consortium auquel appartient l'entreprise Poma.
Le premier téléphérique de transport public traversant un fleuve en Amérique latine a été inauguré le 21 décembre 2020, à Guayaquil, port du Pacifique et capitale économique d'Equateur. "C'est la première ligne aérienne [du continent] qui n'escalade pas une montagne et traverse un fleuve", a précisé Clotilde Boutrolle, directrice de l'Agence française de développement (AFD) en Equateur, qui a contribué au financement.
Ce téléphérique, qui s'étend sur 4,1 km, relie la localité de Duran et le centre de Guayaquil (sud-ouest) en 17 minutes au lieu de 45 minutes par la route. Il survole sur quelque 2km le puissant fleuve Guayas. Sa capacité est de 40.000 passagers par jour et il permettra d'éviter l'émission d'environ 15.000 tonnes de CO2 par an.
Il a été construit par un consortium composé des entreprises française Poma et dominicaine Sofratesa. L'Equateur fait partie des rares pays de la région à disposer d'un tel système de transport par câble, comme la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Mexique et le Venezuela. La capitale, Quito, dispose depuis 2005 d'un funiculaire touristique de 2,5 km qui monte de 3.100m à près de 4.000m d'altitude, soit une des lignes les plus hautes du monde.
L'AFD prête l'équivalent de 85% de l'investissement total
Clotilde Boutrolle a précisé à l'AFP que le téléphérique de Guayaquil est la "première infrastructure financée par l'AFD qui entre en fonctionnement en Equateur". Pour ce projet de téléphérique, elle a prêté à la municipalité de Guayaquil 85% des 134 millions de dollars du coût de ce chantier. Un prêt sur vingt ans avec cinq de grâce, dont le remboursement devra débuter en 20211. Le reste a été financé par Poma-Sofratesa, qui opèrera l'infrastructure pendant trente ans.
L'AFD a accordé depuis 2015 quelque 800 millions de dollars de crédits à diverses entités publiques en Equateur. Elle y finance ainsi différents projets, dont un système garantissant la distribution d'eau à Quito, et d'autres pour la protection de l'environnement et la lutte contre le changement climatique
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