SOLAIRE. Les technologies hybrides, qui exploitent la chaleur des panneaux photovoltaïques, n'en finissent pas d'évoluer. Systovi propose aujourd'hui un nouveau concept d'installation aérovoltaïque miniaturisé, compatible avec des combles aménagés. Vincent Arrouet, le directeur commercial & marketing de la société, nous le dévoile.
Pour Vincent Arrouet, directeur commercial et marketing de la société Systovi, "le photovoltaïque est ultra-adapté à l'habitat. Mais il ne convertit que 20 % de l'énergie solaire en électricité, le reste est perdu en chaleur". Un phénomène encore renforcé par l'intégration au bâti, "esthétique mais non-sens énergétique", qui pose problème au niveau de l'évacuation de cette chaleur en sous-face des panneaux. D'où l'idée de l'entreprise de développer un système de récupération de cette énergie perdue, afin de la valorisée ailleurs dans le bâtiment. Une technologie qui repose sur l'installation d'une ventilation et d'un circuit au design particulier pour ce vecteur air. Il nous précise : "L'air, à la sortie des panneaux doit avoir parcouru une distance assez longue pour avoir été réchauffé. D'où le concept de lame d'air unique qui relie les différents panneaux entre eux. De même, cet air doit être rendu turbulent lors de sa circulation, afin d'augmenter le rendement thermique et le porter à 43 %".
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Exploiter (presque) toute l'énergie solaire
Ce système, optimisé pour la production simultanée d'électricité et de chaleur, connaissait toutefois une limite : la centrale de traitement d'air prenait beaucoup de place, environ 80 cm de hauteur. Systovi a donc retravaillé sa solution afin d'en proposer une nouvelle version, R-Volt, beaucoup plus fine, compatible avec des combles aménagés : "La centrale a été miniaturisée et ce ne sont plus que 25 cm qui sont nécessaires, soit moins que l'épaisseur d'une panne. Le système de qualité de l'air intérieur a été repensé et externalisé pour augmenter les niveaux de filtration. Il dispose désormais de deux filtres séparés, un pour les particules fines et un au charbon actif pour les COV et les odeurs". Avantage supplémentaire, la maintenance s'en trouve facilitée par un accès plus simple. Cet air chaud est directement soufflé dans les pièces de vie, afin d'éviter que le chauffage principal n'entre en action, entraînant de fait une économie sur ce poste de dépenses de l'ordre de 300 à 450 € par an. Il est également possible de combiner R-Volt avec un chauffe-eau thermodynamique, en alimentant la pompe à chaleur en air réchauffé. Mais que se passe-t-il en été, lorsqu'il n'y a pas besoin de chauffer ces pièces ? "L'air chaud est évacué si nécessaire. De nuit, les panneaux photovoltaïques ont un effet radiatif qui permet même de faire du rafraîchissement naturel, dit 'sky cooling', en surventilation", assure le directeur commercial.
Côté régulation, l'installation est entièrement pilotée par une interface Web qui permet de suivre sa production et de lui envoyer des consignes de température et de modifier sa programmation. Pour Vincent Arrouet, l'adoption de cette nouvelle technologie R-Volt est donc sans contrainte pour l'installateur ou pour les occupants. "L'intervention se fait depuis l'extérieur de la toiture. L'isolation est déposée temporairement, puis les espaces vides sont comblés. On ne dégrade pas non plus l'étanchéité à l'air. Bien sûr il faut prendre des précautions, mais généralement en rénovation on trouve des isolations standard plutôt que du sarking", fait valoir le directeur commercial. Lancée au mois de mars, la solution est déjà testée depuis deux mois dans deux maisons. La société Systovi espère rapidement commercialiser 300 systèmes aérovoltaïques par mois, y compris en développant l'export, notamment vers le Royaume-Uni.
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Disposer de la chaleur du soleil dans le logement, même après son coucher
Une technologie qui présente un surcoût de l'ordre de +30 % par rapport à une installation photovoltaïque standard. Selon la configuration, il faudra donc compter entre 15.000 et 20.000 € pour s'équiper. Sans compter l'ajout éventuel d'un système de stockage de chaleur à changement de phase Stock-R, qui vient alourdir l'addition de 3.000 € supplémentaires. Mais cette option permet de conserver au système toute sa capacité de chauffage de l'air des pièces à vivre, plusieurs heures après la disparition du soleil. "Environ 5 heures à raison de 250 m3/heure de débit", annonce le directeur commercial. Le secret ? Des sels hydratés qui fondent à 30 °C et libèrent des calories en se re-solidifiant. Une option qui vient s'insérer entre les deux boîtiers du système Systovi et qui est déjà disponible depuis la fin de 2016.