Un tremblement de terre a ravagé l'île de Java samedi en Indonésie. La catastrophe a provoqué la mort de plus de 5.000 personnes et détruit 70 à 90% des constructions des villages de la province de Bantul. Des destructions qui s'expliquent notamment par le non-respect d'un minimum de règles de construction parasismiques.

Après le tsunami qui a frappé le pays en décembre 2004, l'Indonésie est frappée une nouvelle fois par une catastrophe naturelle. Samedi, une secousse tellurique de magnitude 6,3 sur l'échelle de Richter a frappé l'île de Java, touchant notamment la ville de Yogyarkarta.

Selon le dernier bilan établi par le gouvernement lundi, la catastrophe a provoqué la mort de 5000 personnes, alors qu'on dénombre déjà plus de 20.000 blessés et plus de 100.000 sans-abris. Près de 35.000 édifices auraient également été détruits dans le tremblement de terre, d'après les dernières estimations.
Aux bâtiments effondrés, aux routes et aux ponts coupés, s'ajoutent les graves dommages subis par l'ensemble des temples hindous de Prambanan, datant du IXe siècle et classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Borobudur, le plus grand temple bouddhique du monde situé à environ 40 kilomètres de Yogyakarta, a quant à lui été épargné. Colossale pyramide de pierre en forme de stupa symétrique, sur un socle de 118 mètres de côté, le monument était encore visité dimanche. L'électricité et les communications restent quant à elles coupées dans la majeure partie de la zone touchée, tandis que l'eau potable manque également partout.

Non-respect des règles de constructions parasismiques

Selon les Architectes de l'urgence qui ont dépêché une équipe sur place dès dimanche affirment que, «la destruction massive a eu lieu essentiellement dans les villages au sud et sud est de Yogyakarta près de l'épicentre de Bantul (?) Le centre de Yogyakarta est essentiellement atteint au niveau des bâtiments officiels ou publics de grande dimension ou à étage. Les maisons individuelles sont elles moins affectées que dans les villages avoisinants». L'équipe d'Architectes de l'urgence constate ainsi une destruction de 70 à 90% sur les villages de la province de Bantul. Une destruction qui s'explique principalement par le non-respect d'un minimum de règles de constructions parasismiques : pas de structure en béton, mauvaise qualité des matériaux employés, charpentes en tuiles directement posée sur les murs en briques. «Les quelques maisons qui ont résisté ont une structure en béton, affirment les Architectes de l'urgence. Cependant, elles présentent des fissures importantes et les habitants préfèrent rester dehors par craintes des répliques. Il est à noter que lors de l'utilisation de structures en béton, la qualité des matériaux utilisés a sûrement permis de sauver des vies bien que leur mise en oeuvre ne soit pas tout à fait appropriée d'où l'apparition de désordres sur ces constructions (fissures importantes)».
Face à ce nouveau désastre, l'aide internationale se développe. L'Australie et les Etats-Unis ont ainsi d'ores et déjà débloqué 2,5 millions de dollars et 2,2 millions de dollars d'aide au gouvernement indonésien, tandis que celui-ci évalue à 100 millions de dollars les fonds nécessaires à la reconstruction. L'Union européenne a quant à elle promis une assistance immédiate de trois millions d'euros.

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