FUTURISTE. A l'avenir, des robots se verront-ils confier des tâches pénibles et répétitives sur les chantiers ? Antoine Rennuit, un ingénieur des Mines de Douai docteur en robotique, a développé un assistant automatisé pour les peintres, à la prise en main simplifiée, capable de poncer puis traiter de grandes surfaces. Zoom.
Non les artisans ne vont pas être remplacés par des androïdes qui manient mieux le pinceau que Michel-Ange. En revanche, ils pourront, dans un avenir proche, être aidés par un petit assistant automatisé qui les soulagera de tâches rébarbatives comme le ponçage de plafonds ou la réalisation de grands à-plats. Antoine Rennuit, le fondateur de la société "Les Companions" (sans "g" pour être plus international), nous explique sa démarche : "Je suis ingénieur des Mines de Douai et docteur en robotique. J'ai travaillé à Oxford dans une startup sur l'algorithmique à destination des capteurs de mouvements, puis quatre ans à Bruxelles, sur une caméra intégrée à l'habitacle des grosses voitures faisant office de commande. La technologie de vision automatisée constitue donc la base de mon projet".
Le bras mécanisé au service de l'humain
Pour le spécialiste, tout repose sur les interactions entre l'Homme et la machine et leur collaboration. Après trois ans de travail, il estime avoir atteint un niveau satisfaisant quant à la prise en main du robot : "C'est une machine utilisable par tous. La programmation est simple, équivalente à celle d'un smartphone. Il n'est pas besoin d'être ingénieur !", s'amuse-t-il. L'assistant robotique est spécifiquement conçu pour aider les artisans dans leurs travaux d'intérieur, en prenant en charge différentes tâches grâce à son bras articulé : ponçage et application de peinture, sur les murs et les plafonds, jusqu'à 3,5 mètres de hauteur. Mais concrètement, comment se déroule une intervention de ce robot ?
La première étape consiste à diagnostiquer le chantier et analyser les surfaces à traiter. L'état du plâtre ou de la peinture d'origine permettent de déterminer la qualité du ponçage et le nombre de couches à appliquer ensuite. Au moyen d'une tablette qui assure toutes les interactions avec l'automate, l'artisan scanne en 3D la pièce dans laquelle il souhaite intervenir. Avec ce balayage, le relevé du nuage de points permet de reconstruire virtuellement la pièce et de définir les zones de travail du robot, en excluant les points délicats, telles les corniches ou moulures. Ces dernières resteront du ressort de l'artisan, qui pourra ainsi se concentrer sur ces détails et mieux exercer son savoir-faire. En quelques minutes, son assistant robotique peut se lancer de son côté, dans les travaux.
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