En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l'Etat pour sa « gestion défaillante » de l'amiante. Dans un rapport d'information déposé en octobre 2005 au Sénat, Martine Aubry affirmait justement : « Nous sommes effectivement face à un drame, celui de l'amiante, et nous devons nous poser la question de savoir comment notre pays n'a pas su l'empêcher, au moins pour deux raisons : d'une part, pour les victimes de l'amiante qui doivent savoir où sont les responsabilités - pour ma part, j'ai accompagné la création de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (ANDEVA) et je continue à travailler avec cette association dans beaucoup de domaines depuis sa création, sur le plan tant national que local - et, d'autre part, pour l'avenir, parce qu'il est à mon avis essentiel que nous soyons capables de mettre en place une organisation différente de la prévention des risques professionnels. Nous avons commencé à le faire, mais il reste beaucoup d'efforts à faire. »
Le caractère cancérogène de l'amiante est connu depuis les années 1950, mais le premier décret réglementant son usage ne date que de 1977. Et son interdiction n'a été décidée que vingt ans plus tard, c'est-à-dire en 1997. Utilisé massivement, en particulier dans le secteur de la construction, ce matériau d'isolation est jugé responsable de 10 à 20% des cancers du poumon et pourrait provoquer d'après les travaux de l'Inserm 100.000 décès d'ici à 2025, d'après les autorités sanitaires.