Selon un rapport sénatorial publié mercredi, la France peut se fixer un objectif de 50% de couverture de ses besoins thermiques par énergies renouvelables «locales» (biomasse, déchets, géothermie) d'ici une génération.

Les collectivités territoriales ont un «rôle essentiel» à jouer dans le développement des énergies renouvelables thermiques, qu'impose le double défi du changement climatique et de l'après-pétrole… tel est l’axe principal du rapport «énergies renouvelables et développement local» des sénateurs UMP Claude Belot et Jean-Marc Juilhard.

Le document souligne qu'avec 35% de la consommation, le chauffage constitue «le premier poste énergétique en France». Alors que les besoins de chaleur sont aujourd’hui couverts à 80% par des énergies fossiles, les auteurs du rapport estiment qu'«avec une forte volonté politique», la France peut se fixer l'objectif de «50% de ses besoins thermiques à partir d'énergies locales d'ici une génération».
Leur principale recommandation porte sur la construction de «réseaux de chaleurs alimentés par des énergies locales (biomasse, déchets, géothermie)», ce qui relève essentiellement des pouvoirs publics locaux.
Le rapport insiste notamment sur le «gisement considérable de chaleur d'origine renouvelable» que constitue la biomasse : ressources forestières, en constante progression, ou sous-produits de l'agriculture et de l'élevage.
De même, considérant que quelque 150.000 logements, dont la moitié en Ile-de-France, ont recours à la géothermie, ils estiment que «son gisement est sous-exploité».
Par ailleurs, les rapporteurs estiment qu’en matière d'énergie solaire, la France «accuse un retard assez net par rapport à certains de ses voisins européens pourtant moins ensoleillés», alors que le solaire thermique «permet d'économiser annuellement jusqu'à 35% sur le chauffage et 50% sur l'eau chaude», écrivent les rapporteurs.
Ils explorent aussi la piste des «énergies fatales» (chaleur libérée par l'incinération des déchets ménagers, ou valorisation du biogaz issu de la fermentation sur les décharges).
Au total, ils font valoir que «l'énergie thermique est une énergie par nature locale, décentralisée, à la différence de l'énergie électrique, qui se transporte aisément dans un réseau».

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