Selon un rapport parlementaire, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin aurait un coût d'au moins 5 milliards d'euros à l'État. Résultat : le rapport conseille de la différer.
"Fermer la centrale nucléaire pour fin 2016 coûterait au moins 5 milliards d'euros à l'État, sans même commencer le démantèlement", selon le rapport rédigé par les députés Hervé Mariton (UMP, Drôme) et Marc Goua (PS, Maine-et-Loire) que s'est procuré les Dernières Nouvelles d'Alsace et l'Alsace aujourd'hui. "Outre le coût social lié à l'arrêt de la centrale, EDF pourrait percevoir une indemnité de l'ordre de 4 milliards d'euros pour avoir été obligé de fermer ses deux réacteurs avant l'heure", explique le rapport.
Résultat : les deux rapporteurs préconisent de repousser la fermeture de la plus ancienne des centrales nucléaires françaises encore en activité.
Réaction de Ségolène Royal
Les résultats du rapport aussitôt dévoilés, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, est monté au créneau réfutant le chiffre de 5 milliards d'euros: "Ce n'est pas exact. La fermeture de Fessenheim ne coûtera pas 5 milliards d'euros", a-t-elle déclaré sur France Inter. "Ce sera une décision prise dans l'intérêt général du pays et rien ne me fera céder sur ce type de chantage, avec des calculs farfelus qui sont lancés dans la nature pour essayer d'influencer des décisions", a-t-elle indiqué. "Sur Fessenheim, il y a eu des investissements, 500 millions d'euros", a précisé la ministre. "Et donc je regarderai avec beaucoup de pragmatisme (...) quelles sont les propositions de l'entreprise par rapport au choix le plus judicieux, c'est-à-dire quels sont les deux réacteurs qui coûtent le plus cher en terme d'investissement pour être remis aux normes, et une décision sera prise." "Si EDF a une proposition plus judicieuse que fermer Fessenheim, je regarderai cette proposition (…) Evidemment, ma préférence va vers la fermeture de réacteurs sur un site où il y a plus de deux réacteurs parce que ça évite la fermeture complète d'un site industriel", a -t-elle conclu. Le sujet, qui vient d'être ouvert, est donc loin de faire consensus…